JO 2024: "Je suis à perpète les oies mais je ne compte pas louper les Jeux", Jimmy Vicaut ne lâche pas son rêve olympique

Depuis le 28 juillet 2023 et les championnats de France à Albi, on ne vous a pas vu courir en compétition. Quel est le problème?

L’été dernier c’était dans la tête, la fin de saison ne m’a pas plu. J’enchainais les pépins physiques, donc je ne voulais pas aller à Budapest pour faire de la figuration aux Mondiaux. Je respecte le maillot de l’équipe de France quand même… La mentalité n’était pas là donc je suis parti en vacances.

Mais on est déjà à la moitié du mois de mai 2024, et toujours rien…

Non, je n’ai toujours pas couru, même moi je cherche mes perfs (sourire)… cette fois c’est à cause d’un bobo qui a retardé ma rentrée mais rassurez-vous, je cours bientôt. Je garde la date pour moi pour l’instant. La blessure, c’est comme d’habitude pour un sprinter, l’ischio-jambier. C’est dommage parce que la saison 2024 se présentait très bien. Je ne me suis pas blessé à la bonne date, à la mi-mars. Deux mois d’ennuis… Maintenant, je commence à recourir vite donc on va prendre encore quelques jours ou semaines et je reviendrai.

Avec cette blessure et une absence de longue durée, à 32 ans, êtes-vous inquiet?

Non, non, je fais comme d’habitude. De la course et de la musculation. A 32 ans, je suis encore dans la fleur de l’âge. Certains arrivent à pousser à 36 ans, regarde Shelly-Ann Fraser ! Bon je ne me compare pas à elle évidemment mais il me reste quelques années encore. L’hygiène de vie peut durer dans le temps. Et mon coach Guy Ontanon peut ajuster des petites choses mais rien à voir avec mon âge.

En tout cas, cela explique votre absence aux championnats du monde de relais aux Bahamas, lors desquels le 4x100m français est reparti avec la qualification olympique et la médaille de bronze...

De base, j’ai envie de dire que c’est parce que les gars sélectionnés sont plus forts mais je me suis fait mal. Et regarde… ils n’ont pas besoin de moi, ils sont qualifiés. S’ils voulaient un gars en 15 secondes, avec moi, ils l’avaient (rires). C’était impossible de partir avec eux.

Avez-vous des contacts avec la Fédération Française d’Athlétisme, qui disait compter sur vous pour la saison 2024?

Oui avec le manager des relais, Richard Cursaz. J’ai prévenu la FFA de ma blessure. Il y a eu des échanges, je n’ai pas été laissé sur le carreau.

Pour participer aux Jeux olympiques en individuel, sur 100m, les minima sont fixés à 10.00 et vous êtes 124e au ranking mondial. Le défi semble compliqué…

Ça fait depuis 2018 que je n’ai pas couru sous les 10 secondes… et je ne compte pas sur le ranking pour me qualifier. On pourrait attendre encore trois ou quatre ans si j’attendais après le ranking. Je suis à perpète les oies. Je ne maîtrise pas le calcul des points mais ça ne m’a pas aidé de m’arrêter après les championnats de France l’année dernière. Je ne compte que sur la perf’ pour me qualifier. Je fais tout pour et on verra.

Y croyez-vous réellement?

Bien sûr. Si j’étais défaitiste, je te dirais c’est mort. Il n’y a pas de pourcentage de chance d’y aller ou pas, j’y crois et c’est tout. Je ne doute pas.

Dans l’idéal, et sans les blessures, quel est votre programme pour aller aux Jeux?

Doucement… déjà étape par étape. Je dois recourir et j’ai 32 ans, donc il faut trouver les bonnes compétitions, avec la piste rapide et le bon climat. Ce n’est pas encore une course contre le temps, mais il ne reste qu’un mois et demi pour se qualifier.

Espérez-vous faire les championnats d’Europe à Rome du 7 au 12 juin?

Je suis déjà qualifié, grâce à mes 10.06 à Charléty à l’été 2023. Mais si je ne cours pas et que d’autres font les minima, je vais sauter et je n’irai pas. Si c’est possible, je ferai les Europe, bien sûr.

Ça vous ferait du bien car depuis car exceptée une demi-finale européenne à Munich en 2022, on ne vous a plus vu en individuel dans un grand championnat depuis les Jeux olympiques de Tokyo...

Je le sais très bien, et ça me fait mal au cœur ! Ça pique, rassurez-vous ! C’est mon but et mon métier d’essayer d’être le meilleur. Chaque année est différente et ça s’est arrangé par rapport à l’année dernière, entre les conditions d’accès à l’INSEP, les pépins… Je sais que je peux encore courir vite donc je veux y aller parce que je kiffe. On a les Jeux à la maison, c’est une fois par siècle donc je ne compte pas les louper !

Article original publié sur RMC Sport