Jill Biden, le centre de gravité du clan présidentiel

Les présidents français Emmanuel Macron et américain Joe Biden, entourés de leurs épouses Brigitte Macron et Jill Biden, le 8 juin 2024 dans la cour du palais de l'Elysée à Paris. (Ludovic MARIN)
Les présidents français Emmanuel Macron et américain Joe Biden, entourés de leurs épouses Brigitte Macron et Jill Biden, le 8 juin 2024 dans la cour du palais de l'Elysée à Paris. (Ludovic MARIN)

Un jour elle tient fermement la main de son mari à l'Elysée, un autre celle de leur fils Hunter à la sortie du tribunal... En pleine campagne, la Première dame Jill Biden est plus que jamais le centre de gravité de la famille du président américain, à l'histoire douloureuse.

Mardi, elle était là, à Wilmington (Delaware, est), aux côtés du fils cadet du président qu'un jury venait tout juste de reconnaître coupable dans une affaire de détention illégale d'arme.

Jill Biden, 73 ans, a été une présence quasiment constante dans la salle d'audience, n'hésitant pas pour cela à traverser l'Atlantique dans les deux sens.

Au tribunal mercredi dernier, l'épouse de Joe Biden a pris l'avion pour assister jeudi aux cérémonies de commémoration du Débarquement allié de 1944 en Normandie. Le vendredi, la First Lady était de retour aux côtés de Hunter Biden dans le Delaware.

- Banquet -

Le samedi, elle était à nouveau à Paris pour la visite d'Etat du président américain. Le soir, ni fatigue ni tension apparente sur le visage de Jill Biden lorsqu'elle a posé, bien droite dans sa longue robe de velours bleu, avant un banquet à l'Elysée.

Cette professeure d'anglais, invariablement souriante et chaleureuse en public, ne laisse de toute façon jamais rien paraître qui puisse abîmer l'image de son mari ou des siens.

Alors que l'allure du démocrate de 81 ans se fait toujours plus raide et son élocution plus embarrassée, Jill Biden lui prend souvent le bras ou la main, comme pour guider ses pas ou sa conversation.

Elle est "le ciment" d'une famille recomposée et douloureusement éprouvée, comme l'a dit le président américain lui-même dans une interview.

Jill Biden entre dans la vie de Joe Biden en 1975. Elle est alors séparée de son premier mari et le sénateur du Delaware est un jeune veuf, père de deux garçons, Beau et Hunter.

- Mariage -

Leur mère, la première femme du président américain, est morte en 1972 dans un accident de voiture, et avec elle la petite fille du couple, encore bébé.

Le politicien au large sourire et à la calvitie débutante fait une cour assidue à la jeune femme blonde aux yeux bleus, qu'il a remarquée sur un panneau publicitaire.

Il faudra cinq demandes en mariage avant qu'elle n'accepte.

Beau et Hunter Biden "avaient perdu leur maman, et je ne voulais pas qu'ils perdent une autre mère. Donc il fallait que je sois sûre à 100%", justifiera-t-elle plus tard.

Le couple aura ensuite une fille, Ashley.

Lorsque le fils aîné Beau est mort en 2015, emporté par un cancer du cerveau, lorsque Joe Biden -alors vice-président- a plongé dans un chagrin tel qu'il dira plus tard avoir pensé au suicide, lorsque Hunter a sombré dans l'addiction au crack, Jill Biden, au moins en apparence, n'a pas faibli.

- Sport -

Une fois son mari arrivé à la Maison Blanche en 2021, elle a endossé le rôle passablement stéréotypé de Première dame qui supervise la décoration et les menus tout en s'occupant de sujets rassembleurs - l'aide aux familles de militaires, la promotion de la lecture...

Mais Jill Biden a aussi continué à travailler, ce qui est inédit, dans une université proche de Washington. Elle trouve une soupape dans les salles de sport, qu'elle fréquente assidûment.

Selon la presse, la First Lady joue aussi un rôle, si ce n'est de conseillère omniprésente, du moins de boussole politique, et il est généralement admis que sans son feu vert, Joe Biden n'aurait pas décidé de se représenter contre son prédécesseur républicain Donald Trump.

Non seulement la First Lady a donné son accord, mais elle participe désormais activement à la campagne, sillonnant le pays pour lever des fonds et faisant, de temps en temps, des déclarations qui tranchent avec son ton habituellement lisse.

"Les Américains choisiront le bien plutôt que le mal", a-t-elle par exemple récemment déclaré, en référence au duel de novembre entre son époux et Donald Trump.

aue/bpe