Jeux olympiques : les louanges de la ministre des Sports à Coca-Cola tombent au pire moment

Amélie Oudéa-Castéra a salué un « acteur important dans l’organisation des Jeux olympiques », alors même que l’enseigne est dans le viseur des écologistes… et de Bercy.

Cette photo, publiée sur le compte X (ex-Twitter) de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, était accompagnée de chaleureuses louanges à l’égard de Coca-Cola, une multinationale qui se trouve pourtant dans la viseur des écologistes... et des services fiscaux français.
Cette photo, publiée sur le compte X (ex-Twitter) de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, était accompagnée de chaleureuses louanges à l’égard de Coca-Cola, une multinationale qui se trouve pourtant dans la viseur des écologistes... et des services fiscaux français.

POLITIQUE - Deux photos, un émoji et 729 caractères de compliments. Ce lundi 25 septembre, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a publié sur X (ex-Twitter) un long message élogieux à l’égard de Coca-Cola, l’un des sponsors majeurs des Jeux olympiques de Paris 2024. Une publication sur laquelle la ministre apparaît en photo en compagnie de Mickaël Vinet, vice-président de Coca-Cola France, et Claire Revenu, en charge pour l’enseigne du partenariat avec les JO.

Dans cette publication, Amélie Oudéa-Castéra épouse volontiers la communication de la multinationale. « Ils concourent à l’ambition que portent ces Jeux, notamment mettre au point un modèle vertueux de distribution des boissons pendant les Jeux olympiques et paralympiques, réduire au strict minimum l’usage du plastique à usage unique tant pour les spectateurs que pour les athlètes, et faire vivre à tous les Français la ferveur du relais de la flamme », félicite la ministre.

Et de profiter de l’occasion pour rappeler que la marque de boissons apporte son obole à l’association « Sport dans la Ville », qui œuvre à l’insertion par le sport.

Pire pollueur plastique au monde

Une communication qui tombe mal à plusieurs titres. Car ce même lundi 25 septembre, Emmanuel Macron présentait les pistes de sa planification écologique. Or, selon l’organisation Break Free From Plastic, « au cours des cinq dernières années, The Coca-Cola Company est restée constamment le pire pollueur plastique au monde ». Un détail absent de la publication de la ministre que n’ont pas manqué de relever les défenseurs du climat.

« Quand une Ministre des sports se transforme en VRP d’une multinationale “productrice” de plastique et d’obésité, ça donne ça », a dénoncé, là encore sur X, l’adjoint écolo à la mairie de Paris David Belliard. « C’est “l’écologie à la française” le partenariat avec le champion du monde de la pollution plastique ? », a renchéri le sénateur EELV Thomas Dossus, en référence au slogan utilisé le même jour par Emmanuel Macron lors de la présentation de son plan. Et sous le tweet de la ministre, les réactions raillant le « modèle vertueux » mis en avant dans la publication s’enchaînent. « Les JO de Coca… business first ! », ironise de son côté le député insoumis Aurélien Saintoul.

Surtout, plus embarrassant pour le gouvernement, ce message laudateur intervient au moment où Bercy cherche à récupérer plus de 720 millions d’euros à Coca-Cola.

Selon des informations de L’Informé publiées ce même lundi 25 septembre, Coca-Cola Europacific Partners France (CCEPF) fait l’objet d’un important redressement fiscal dont l’ampleur ne cesse de s’alourdir. « Les contentieux représentent plusieurs années de bénéfices de CCEPF dans l’Hexagone : la société a enregistré 2,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 89 millions d’euros en 2022 », détaille le site spécialisé en matière économique, précisant que Bercy a revu ses estimations à la hausse : de 370 millions d’euros en 2022 à 720 millions un an plus tard. De quoi effectivement interroger la pertinence de ce coup de projecteur ministériel.

VIDÉO - 5 choses à savoir sur Coca-Cola