Jeux Olympiques : l'histoire conflictuelle de la baignade dans la Seine

L’histoire de la baignade dans la Seine témoigne d’elle-même : les différentes interdictions au cours du temps ne concernaient pas la qualité de l’eau, mais bien des conflits d’usage, notamment avec la navigation. Un conflit que la ville de Paris devra gérer si elle souhaite rouvrir ses berges en 2025.

En 2012, c’est principalement pour une question de sécurité qu’une compétition sportive avait été annulée. À l’approche des Jeux Olympiques de l’été 2024, tout le monde se demande si les épreuves de nage libre pourront se tenir dans la Seine. En ce sens, la qualité de l’eau fait grand débat. Mais à l’origine, la baignade dans la Seine fut d’abord interdite pour des raisons de conflits d’usage. Des conflits qui seront toujours présents sur les "plages" de Paris, en 2025.

L’histoire de la baignade dans la Seine est l’un des axes de recherche du Programme scientifique interdisciplinaire dans le domaine de l’environnement de la Seine (PIREN-Seine). 23 équipes de recherches étudient ce fleuve depuis 35 ans, en considérant l’être humain et l’environnement comme un seul système. Sociologie, biologie, géographie ou encore histoire, tournent autour d’un champ de recherche principal : l’hydrologie.

Un colloque ouvert à tous aura lieu les 5, 6 et 7 juin 2024, à Paris. Au programme : l’analyse des écosystèmes dans la Seine, les impacts du changement climatique sur le bassin, ou encore la baignade en Seine et en Marne et la qualité sanitaire des eaux. Pour vous y inscrire, rendez-vous sur le site de PIREN-Seine. Le colloque sera aussi retransmis en direct sur la chaîne YouTube du programme.

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Petite histoire de la baignade dans la Seine

Au 18e siècle, la baignade dans la Seine est discutée pour des questions de décence et d’hygiène. Seuls les lieux couverts accueillent des baigneurs, et se tenir nu sur les berges devient strictement interdit. Au 19e siècle, favoriser la navigation dans Paris et ses abords devient nécessaire pour mieux alimenter la ville. La règlementation de la navigation de 1840 comprend deux pages (sur cinquante) consacrées à la baignade, montrant ainsi la primauté de la navigation sur cette activité.

En 1867, la baignade dans Paris-même est interdite définitivement, sau[...]

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