Jeux Olympiques 2024 : à Tahiti, la polémique sur la tour des juges du surf aux JO est « complètement enterrée »

TAHITI - Des coraux auront été abîmés, mais la tour est enfin parée. Après des mois de controverses, la tour des juges de Teahupo’o (Tahiti) utilisée lors des épreuves olympiques de surf cet été a pu servir samedi 25 mai à la World Surf League à l’occasion d’une étape du circuit mondial, sous les yeux du patron des JO Tony Estanguet, « satisfait de voir cet ouvrage monté ».

Pour les JO 2024, une tour des juges va bien être construite à Teahupo’o, Tony Estanguet se justifie

« De là-haut, la vue est parfaite pour le jugement (...) C’est un ouvrage qui est nécessaire pour cette compétition », a déclaré Tony Estanguet à l’AFP, après être grimpé sur l’édifice en aluminium situé juste en face de la vague et ses tubes d’eau turquoise.

« Tout se prépare bien. (Teahupo’o) est un petit coin de paradis, on est ravi de le mettre à l’honneur », a-t-il ajouté. « Ce que l’on ressent à l’intérieur c’est que c’est un ouvrage qui offre toutes les conditions de sécurité, on voit que c’est solide », a-t-il affirmé.

La tour modifiée pour « respecter ce lieu mythique »

Une nouvelle tour des juges a été installée en avril après des mois de polémiques liées aux dommages potentiels sur les coraux. Elle est actuellement utilisée par la World Surf League jusqu’au 31 mai, à l’occasion du Tahiti Pro, étape du circuit élite mondial.

Elle remplace une tour en bois, qui ne respectait plus les normes, par une structure en aluminium dont la première version avait nourri de vives crispations, notamment de la part des défenseurs de l’environnement.

« On a su être à l’écoute des inquiétudes et on a modifié un peu cette tour pour qu’elle puisse s’intégrer dans cet environnement exceptionnel et respecter ce lieu mythique », a avancé Tony Estanguet.

« La polémique est complètement enterrée »

Venue samedi assister à la compétition, la présidente de l’Association de défense du Fenua ’aihere Annick Paofai, initialement opposée au projet, a de son côté dit que « la polémique est complètement enterrée ».

« On est content, elle est belle, j’ai même l’impression qu’elle épouse la nature. C’est bien que les associations se soient manifestées car sinon ils auraient fait n’importe quoi (...) Il faut être honnête, il n’y a pas eu trop de casse », a-t-elle expliqué.

« On a fait les choses bien : la tour a été baptisée dans la tradition, en présence d’un sage tahitien et d’un prêtre. La situation est désormais apaisée ici », a assuré auprès de l’AFP Max Wasna, président de la fédération tahitienne de surf et né à Teahupo’o.

Une fois le Tahiti Pro terminé, il récupérera les clefs de l’édifice pour achever les préparatifs, aux côtés du comité d’organisation des Jeux. « Il faut qu’on fasse de beaux JO pour montrer que c’est vraiment le paradis ici », a-t-il déclaré.

Le village fermé au public

À Teahupo’o, petit village de quelques centaines d’habitants situé sur la presqu’île de Tahiti à 16.000 km de Paris, les travaux pour accueillir les Jeux olympiques sont bientôt terminés. L’installation principale, sur la commune, sera livrée « totalement fin juin » et pourra accueillir 600 à 700 accrédités sous d’imposantes tentes, a expliqué Barbara Martins-Nio, responsable du site de Tahiti pour le Cojo, le comité d’organisation des Jeux.

Lors des Jeux, le public ne pourra pas pénétrer dans le village, réservé aux résidents, aux sportifs et aux accrédités. Le gouvernement polynésien a prévu d’installer plusieurs fan-zones sur l’île pour regarder la compétition à la télévision.

L’épreuve de surf des JO est prévue du 27 au 30 juillet, avec une prolongation possible jusqu’au 5 août si la houle se fait attendre. Deux surfeurs polynésiens, Kauli Vaast et Vahine Fierro, la Réunionnaise Johanne Defay et le Basque Joan Duru, y porteront les couleurs de la France.

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