« Pour les jeunes d’Europe, nous demandons un Revenu Européen de Formation » - TRIBUNE

Photo d’illustration, prise le 5 décembre 2019 lors d’une manifestation contre un projet de réforme des retraites à Marseille.
CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Photo d’illustration, prise le 5 décembre 2019 lors d’une manifestation contre un projet de réforme des retraites à Marseille.

TRIBUNE - Ce n’est plus un secret, les jeunes en France comme partout en Europe, vivent au quotidien avec le poids d’un ensemble de problématiques qui grèvent leur futur. Ils et elles représentent 17% de la population européenne et sont directement confronté⸱e⸱s à une précarité étouffante et un taux de chômage particulièrement fort. Cette vie de galères et de choix contraints grignote petit à petit les espoirs et les aspirations d’une génération qui ne cherche qu’à vivre pleinement et librement.

C’est cette jeunesse, qui a déjà dû survivre à l’épreuve du COVID, d’une santé mentale vacillante et du dérèglement climatique qui s’accélère, qui est à l’heure actuelle laissée sur le bas-côté par l’Europe. L’Europe ne prend pas sa part pour donner aux jeunes les moyens de se construire un futur digne, elle choisit sciemment de laisser les politiques à destination de la jeunesse à la compétence exclusive des États-membres. La conséquence est palpable : l’Union européenne faillit à protéger ses 73,6 millions de jeunes et ne leur montre que le visage de l’indifférence ou de l’austérité, qui tue dans l’œuf le sentiment européen.

Plus que le sentiment européen, les galères unissent les jeunes à travers l’Europe

Il est facile de pointer çà et là le désintéressement des jeunes pour les élections européennes. Que ce soit en 2019, où seul⸱e⸱s 42% d’entre elles et eux ont fait le choix d’aller voter, comme cette année où tout semble montrer que la participation dans cette tranche d’âge sera abyssale. Mais comment les blâmer ? Lorsque l’on s’est habitué⸱e depuis 4 ans à écumer les distributions alimentaires et à observer l’Union européenne qui détourne le regard, comment ne pas se sentir exclu.e, impuissant.e et penser que notre bulletin de vote ne changera pas grand-chose ?

Nous devons renouer avec le projet d’une Europe pensée pour permettre à la jeunesse de s’émanciper, d’accéder à l’éducation, de lutter contre la reproduction sociale et de construire la société de demain. Nous ne pourrons pas construire une Europe en capacité de faire face aux défis du siècle sans la jeunesse.

Il est temps de franchir une nouvelle étape de construction de l’Union européenne, en faisant de la jeunesse un axe central de ses priorités.

L’entraide et la solidarité doivent être les boussoles de l’Europe que nous voulons, surtout pour celles et ceux qui sont notre avenir. Dans une période de crise sans précédent qui frappe la jeunesse européenne, nous ne pouvons plus nous contenter de politiques éparses et conjoncturelles.

Les dispositifs tels qu’Erasmus, le corps des Volontaires Européens ou encore le Fonds Social Européen, permettent de s’adresser à des problématiques spécifiques de la jeunesse mais ils demeurent dépourvus d’une coordination générale. Nous avons besoin d’une politique pour la jeunesse européenne d’ampleur, qui s’attaque à l’ensemble des problématiques qui s’abattent sur elle.

Il est temps de franchir une nouvelle étape de construction de l’Union européenne, en faisant de la jeunesse un axe central de ses priorités. Les défis sont grands et les besoins sont pressants, soyons à la hauteur !

Ne tournons pas le dos à notre jeunesse, donnons-lui de nouveaux droits !

Les élections européennes sont l’occasion parfaite de montrer à la jeunesse qu’elle compte, qu’elle est entendue et que nous voulons changer les choses pour le meilleur, pour elle.

C’est pourquoi, nous écologistes, proposons la mise en œuvre d’un Revenu Européen de Formation (REF). Nous voulons instaurer une aide financière à destination des jeunes de plus de 18 ans dans le cadre de leur formation, calculée sur la base du coût de la vie dans chaque Etat-membre (sur le modèle des bourses Erasmus). Ce revenu doit permettre de prendre en compte les besoins propres des jeunes dans le cadre de la formation de leur choix, que ce soit à l’université, dans une grande école, en filière courte, pour une durée de 7 ans maximum.

23 pays de l’UE accordent un minimum social aux jeunes et certains pays, comme le Danemark et la Suède, mettent même en place un revenu pour permettre à leurs jeunes de faire des études sans avoir à enchaîner les petits boulots précaires.

Ce revenu se veut comme un outil d’harmonisation par le haut et comme une barrière contre la misère. La jeunesse européenne est notre bien le plus précieux, nous devons lui donner tous les moyens de s’épanouir !

Signataires Tribune - Reven... by LeHuffPost

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