Une jeune femme accuse la police d’être responsable de sa fausse couche

Une jeune femme du 95 accuse une policière d'être responsable de sa tragique fausse couche...

Lors d'une interpellation pour non-port du masque, elle aurait été "violemment" poussée contre un mur une dizaine de jours avant de perdre son bébé. L’IGPN a été saisie.

Déborah, 23 ans, se souviendra longtemps du mois de décembre 2020. Enceinte de 4 mois et demi, cette jeune habitante de Garges-lès-Gonesse a vu sa vie basculer le 10 décembre, alors qu'elle se trouvait dans un centre commercial avec sa cousine de 22 ans et une amie.

Ce jour-là, deux policiers en patrouille (un homme et une femme) interpellent les jeunes filles en leur demandant de remettre leur masque anti-Covid. "On a dit oui tout de suite", s'est souvenu Déborah, lundi, lors d'une conférence de presse, rapporte Sud-Ouest.

"Elle m’a attrapée par le bras, m’a poussée contre le mur trois fois violemment"

Malgré tout, la policière décide de les verbaliser. Au moment de quitter les lieux, la brigadière-chef, pensant avoir été insultée, "est revenue vers nous en courant et en attrapant le poignet de ma cousine" afin de l’interpeller pour "outrage", a indiqué Déborah. La suite devient alors physiquement pénible pour la jeune femme enceinte. "Elle m’a attrapée par le bras, m’a poussée contre le mur trois fois violemment", se souvient-elle.

Déborah aurait dit à plusieurs reprises à la policière qu'elle était enceinte, mais celle-ci l'aurait "secouée" pour lui demander de s'excuser. Placée en garde à vue avec sa cousine, la jeune femme enceinte a écopé d'une convocation devant le juge en juillet pour outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique.

Hospitalisée en urgence et accouche le 21 décembre d’une petite fille, mort-née

"Dans la nuit j’ai commencé à ressentir des douleurs", s'est souvenue Déborah. Son médecin constate alors une incapacité temporaire de travail (ITT) de 8 jours. La suite est dramatique puisqu'elle est hospitalisée en urgence et accouche le 21 décembre d’une petite fille, mort-née.

"Je sens une injustice, j’ai perdu ma fille", murmure Déborah, fortement émue. Après une première plainte en décembre, Déborah et son avocat ont déposé la semaine dernière une nouvelle plainte avec constitution de partie civile pour "violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé une mutilation permanente".

Une enquête a été confiée à l’IGPN

Une enquête a été confiée à l’IGPN pour déterminer les circonstances de l’interpellation dénoncées par la jeune femme. "A ma connaissance, c’est la première fois que nous sommes confrontés à un cas de violence policière susceptible d’avoir entrainé la mort d’un enfant", a estimé l'avocat de Déborah, Vincent Brengarth.

Ce contenu peut également vous intéresser :