Le jeu d’échecs: 1500 ans d’histoire d’une guerre ritualisée

Il y aurait, dit-on, autant de parties d’échecs possibles qu’il y a d’atomes dans l’univers. Cette diversité – où le hasard ne compte que pour décider qui jouera en premier, avec un léger avantage – explique sans doute en partie sa diffusion mondialisée. Au fil des siècles, il a fasciné musiciens, écrivains et cinéastes, mais aussi le monde du pouvoir, au point de devenir l’un des symboles de la guerre froide, puis celui de l’affrontement entre l’homme et la machine.

Où et quand apparaît le jeu d’échecs ? Les plus anciennes sources écrites nous permettent d’attester qu’il était connu en Perse autour de l’an 600 de notre ère, sous le nom de Chatrang. Au VIIIe siècle, un texte chinois y fait une référence indiscutable et une autre source en confirme la présence au Cachemire un siècle plus tard. Les données archéologiques nous amènent enfin autour de l’an 700 dans les environs de Samarcande. L’hypothèse la plus vraisemblable à ce jour nous oriente donc du côté de l’Empire sassanide et de ses zones d’influence, il y a 1 500 ans.

Sa diffusion par les Arabes est, elle, beaucoup mieux documentée. Elle remonte à la conquête islamique de la Perse et se traduit dès la fin du premier millénaire par l’écriture de premiers traités. Elle permet aux Européens de le découvrir à leur tour, depuis l’Espagne ou la Sicile, avant qu’il ne se répande sur tout le continent autour du XIe siècle.

D’autres rivalités légendaires opposent le champion soviétique Anatoli Karpov contre son ancien compatriote Viktor Kortchnoï, réfugié en Suisse, ou avec Garry Kasparov, joueur soviétique puis russe, en exil lui aussi depuis 2013. Ce dernier s’est aussi illustré dans des parties jouées contre des programmes informatiques. Il a donné son nom à plusieurs logiciels d’échecs.


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