JERRY LEWIS Le zinzin s’éteint

Le gesticulant humoriste américain, star du comique scénique puis cinéaste de génie, est mort dimanche à 91 ans.

Jerry Lewis, comique méprisé par les intellectuels américains, était adulé par la France des années 50 et 60. Il parvenait même à réconcilier les inconciliables, les deux revues ennemies : les Cahiers du cinéma et Positif. Robert Benayoun de Positif, auteur d’un long livre sur le sujet, prétendait que «depuis la mort de Buster Keaton, Jerry Lewis [était] le plus grand artiste comique du monde». Jean-Luc Godard, déjà cinéaste mais encore imprégné de l’esthétique des Cahiers du cinéma, proclamait, lui : «Jerry Lewis est le seul réalisateur américain qui fasse des films progressistes. Il est supérieur à Chaplin et Keaton.»

Jerome Levitch (et non Joseph Levitch, comme on l’a cru longtemps) naît à Newark, dans le New Jersey, le 16 mars 1926 à deux pas de New York. Fils de Daniel Levitch et Rachel née Brodsky, deux artistes de music-hall connus (un peu) sous leur nom de scène, Rae et Danny Lewis. Jerry passe son enfance entre la maison familiale du New Jersey et un appartement de Brooklyn, à Brownsville, le trou du cul de New York, celui de ses grands parents, où on l’envoie quand ses père et mère partent en tournée, c’est-à-dire souvent. En 1931, à l’âge de 5 ans, il monte pour la première fois sur scène et chante Brother Can You Spare A Dime. Une chanson qui évoque le sort de ceux qui n’ont plus rien, ni job, ni maison… Il remporte un gros succès. Jerry se découvre vite une nature de clown. «J’étais le môme qui instinctivement et très rapidement faisait rire les autres.»

A 12 ans, il monte un spectacle comique dans son école qui remporte beaucoup de succès. A 15 ans, en 1942, il frappe son principal, qui appartient à une association germano-américaine pronazie et lui a tenu des propos antisémites. Il est viré de l’école. Le jour de ses 16 ans, il prend le train pour New York. Il a décidé de se trouver un agent et de monter sur scène. Irving Kaye lui fera faire (...)

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