Jeff Bezos : Pourquoi le nabab d’Amazon fait son cinéma

Grâce au rachat de la MGM, l’homme le plus riche du monde dispose d’un atout maître dans la « guerre du streaming ». Mais si son empire émerge de la pandémie plus dominant que jamais, les critiques à l’encontre du tycoon, qui quittera son poste de P-DG d’Amazon en juillet, suivent la même courbe. Ascendante.

« Je veux mon “Game of Thrones” ! » Dans les oreilles de Roy Price, le patron d’Amazon Studios, la phrase cingle. La scène se passe fin 2016 et depuis cinq minutes déjà, Jeff Bezos, son boss, ne l’écoute plus. Il a beau lui réciter avec enthousiasme la liste des productions réalisées depuis deux ans, l’énumération de films et de séries décalées qui doivent permettre à Amazon de se distinguer de son concurrent Netflix le désespère. Il répète : « Je veux mon “Game of Thrones” ! » Il est clair qu’une saillie va bientôt tomber. Froide. Comme celles dont Bezos est si friand. Sa préférée ? « Où est le rapport de l’équipe A ? Parce que celui de l’équipe B est grotesque. »

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Le staff semble ne pas bien comprendre ce qui se joue : la lutte entre les plateformes de diffusion (ou streaming) va devenir brutale. Les audiences télé déclinent et les salles de cinéma ferment. Sans parler des habitudes prises pendant la pandémie. Les gens veulent consommer de l’audiovisuel chez eux. Quand ils veulent. Et pour les satisfaire, il faut leur proposer des nouveautés. Qui leur donnent envie de revenir et, donc, de rester dans l’univers d’Amazon. Glaner un Oscar par-ci par-là, comme pour « Manchester by the Sea », c’est bien. Pour l’image, surtout. Mais personne n’a envie de s’abonner pour regarder la vie d’un solitaire dépressif. En revanche, pour suivre semaine après semaine et année après année des aventures pleines de fureur, de sexe et de luttes pour le pouvoir, si !

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