Jean Ping demande à Ali Bongo de reconnaître sa défaite au Gabon

Le président sortant gabonais, Ali Bongo, doit reconnaître sa défaite, a déclaré lundi son adversaire et opposant Jean Ping. /Photo prise le 28 août 2016/REUTERS/Gerauds Wilfried Obangome

LIBREVILLE (Reuters) - Le président sortant gabonais, Ali Bongo, doit reconnaître sa défaite, a déclaré lundi son adversaire et opposant Jean Ping. "J'appelle solennellement le président sortant Ali Bongo à se plier au verdict des urnes et à reconnaître sa défaite", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse et sur son compte Twitter. Il a également incité les Gabonais à "défendre leur choix à travers tout le pays et à l'étranger". Les camps des deux hommes ont chacun revendiqué leur victoire, dimanche, à l'élection présidentielle organisée samedi tout en s'accusant mutuellement de fraude massive. Le porte-parole d'Ali Bongo, Alain Claude Bilie By Nzé, a qualifié la conférence de presse de Jean Ping "d'odieuse tentative de coup de force". Le ministre de l'Intérieur a lui estimé que le candidat de l'opposition tentait de manipuler la procédure démocratique en se déclarant vainqueur avant l'annonce officielle des résultats. Les lois gabonaises interdisent aux candidats de publier leurs propres résultats avant le décompte officiel, qui devrait être donné mardi. Selon le système électoral gabonais, le candidat qui remporte l'élection est celui qui obtient le plus de voix. Ali Bongo avait gagné l'élection en 2009 avec 41,73% des votes. Une mission d'observation de l'Union européenne a rapporté lundi qu'elle avait relevé des irrégularités durant la campagne et le jour de l'élection présidentielle. "La mission déplore le manque de transparence des organes de gestion des élections", a déclaré sa directrice, Mariya Gabriel. La plupart des anomalies, comme un accès privilégié aux médias officiels et à des moyens financiers, ont avantagé Ali Bongo selon la mission européenne. Jean Ping a indiqué aux ambassadeurs français et américain à Libreville qu'il garantirait la sécurité d'Ali Bongo et de sa famille, qui dirige le pays de deux millions d'habitants depuis près de 50 ans. Ali Bongo, 57 ans, a remporté sa première élection en 2009, après la mort de son père Omar, président du Gabon pendant 42 ans. Ces dernières années, la baisse de la production pétrolière et des prix a provoqué des restrictions budgétaires, amenant l'opposition à affirmer que la population gabonaise a souffert sous le mandat d'Ali Bongo. (Gerauds Wilfried Obangome,; Laura Martin pour le service français)