Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, placé sous une forme de tutelle

Jean-Marie Le Pen, en février 2022.
JOEL SAGET / AFP Jean-Marie Le Pen, en février 2022.

POLITIQUE - Jean-Marie Le Pen, fondateur et ancien président du Front National (Rassemblement national) a été placé sous le régime de « protection juridique », une forme de tutelle, a annoncé ce mercredi 3 avril le vice-président du RN Louis Aliot sur RMC.

Le père de Marine Le Pen a fait l’objet mi-février d’un mandat de protection, a expliqué à l’AFP son avocat, Me François Wagner, une disposition civile qui s’apparente à une tutelle. « C’est un homme qui a son âge, qui est fatigué. Il est maintenant sous un régime de protection juridique et ce sont ses enfants qui participent à la gestion de ses affaires », a indiqué Louis Aliot, aussi maire RN de Perpignan, ce mercredi sur RMC-BFMTV.

Cette disposition civile, comparable à une tutelle, a été activée sur demande de la famille par le tribunal de proximité de Puteaux (Hauts-de Seine), après une expertise médicale constatant l’inaptitude de Jean-Marie Le Pen. Elle a fait de ses trois filles - Marie-Caroline, Yann et Marine Le Pen - ses mandataires, leur permettant de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Déjà hospitalisé à plusieurs reprises ces dernières années, Jean-Marie Le Pen avait été victime d’un malaise cardiaque en avril 2023. Sa fille Marine Le Pen avait ensuite assuré qu’il « allait bien » mais selon plusieurs de ses proches, sa santé a largement décliné depuis.

Le Pen dans le viseur de la justice dans l’affaire des fonds européens

Le Rassemblement national est dans le viseur de la justice pour des soupçons de détournement de fonds publics européens. Plusieurs cadres et ex-cadres du parti d’extrême droite, dont Marine et Jean-Marie Le Pen, sont cités à comparaître. « Je pense que le tribunal devra prononcer une mesure constatant qu’il ne peut ni se rendre, ni témoigner à ce procès », a déclaré Louis Aliot. La décision est attendue le 3 juillet, après l’avis d’experts.

Le procès s’ouvrira lui à partir du 30 septembre 2024 et doit durer jusqu’au 27 novembre. Parmi les autres prévenus figurent le maire de Perpignan Louis Aliot, l’ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, le vice-président exécutif de Reconquête ! Nicolas Bay, l’ex-trésorier du FN Wallerand de Saint-Just ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul.

Au total, ce sont 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national (rebaptisé RN depuis), 12 autres ayant été leurs assistants parlementaires, ainsi que quatre collaborateurs du parti qui doivent être jugés.

L’enquête a débuté en mars 2015, lorsque le Parlement européen a annoncé avoir saisi l’office anti-fraude de l’UE d’éventuelles irrégularités commises par le Front national concernant des salaires versés à des assistants parlementaires. Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d’euros pour les années 2009 à 2017. Marine Le Pen a toujours contesté l’ensemble de ces accusations.

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