Jean-Marc Morandini reste sur Cnews malgré sa condamnation

Condamné pour corruption de mineurs, Jean-Marc Morandini a fait appel de la décision.

TÉLÉVISION - « Business as usual ». L’animateur de Cnews, Jean-Marc Morandini a été condamné, ce lundi 5 décembre, pour corruption de mineurs. Il a écopé à ce titre d’un an de prison assorti d’un sursis probatoire de deux ans et d’une obligation de soins. « Ce jugement est incompréhensible et assez sévère et nous entendons faire appel de cette décision », a réagi l’une des deux avocates de l’animateur, Corinne Dreyfus-Schmidt.

De quoi justifier aussi pour Cnews un maintien de l’animateur à l’antenne. Contactée par Pure Médias, la chaîne indique succinctement dans un communiqué : « Jean-Marc Morandini a fait appel. La présomption d’innocence s’applique. Jean-Marc Morandini continue de présenter son émission sur Cnews ». Sur la chaîne du groupe Canal+, l’animateur présente notamment le « Morandini Live » dès 10h30.

Absent à l’énoncé du jugement mais en direct le matin même, Jean-Marc Morandini avait comparu fin octobre pour une série de messages envoyés à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient, pour l’un, à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de son sexe.

Il lui était également reproché d’avoir, en 2009, demandé à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d’une audition pour le remake d’un film qui n’a jamais vu le jour.

Lors de son procès, l’animateur avait reconnu une « imprudence » mais s’était défendu en invoquant une forme d’« humour » et un jeu « virtuel ». Ses conseils avaient plaidé la relaxe, fustigeant un « lynchage médiatique ».

Les débats avaient levé le voile sur des messages très explicites envoyés à deux de ses jeunes admirateurs, du temps où il animait une émission sur NRJ 12, et agrémentés d’emojis, smileys et autres « Lol ». « Mdr tu es si coquin derrière ton air sage », « est-ce que tu bandes ? », avait-il ainsi écrit à Romuald (prénom modifié) en 2013 dans des messages privés sur Twitter.

« Traumatisé »

« On était dans l’humour », avait-il tenté d’expliquer, un argument réfuté à la barre par une autre de ses victimes Simon (prénom modifié), 15 ans à l’époque des faits, qui avait dit avoir maintenu les échanges à caractère sexuel à contrecoeur parce qu’il « voulait travailler dans les médias ».

Selon le récit de la 3e victime Clément, alors âgé de 16 ans, l’animateur lui avait fait visionner, lors d’une audition en 2009 pour un projet de film qui n’a jamais vu le jour, des vidéos explicites, lui demandant de se dénuder devant son objectif et de se masturber, ce qu’il refusera avant de claquer la porte. « Ça m’a traumatisé », avait-il affirmé à la barre.

Jean-Marc Morandini avait affirmé n’avoir gardé aucun souvenir de cet épisode et l’avait contesté. « Ça n’a pas pu se passer comme ça », avait-il assuré.

Point commun de l’ensemble de ces faits : les plaignants avaient saisi la justice après la parution en 2016 dans les Inrocks d’un article sur des castings dénudés organisés par Jean-Marc Morandini avec des comédiens, majeurs, dans le cadre d’un projet de web-série érotique.

Pour ces faits, Jean-Marc Morandini été renvoyé en correctionnelle et sera jugé dans les prochains mois à Paris pour « harcèlement sexuel » d’un comédien majeur tandis que sa société de production comparaîtra pour le « travail dissimulé » de cinq plaignants.

VIDÉO - Jean-Marc Morandini condamné: pour l'avocat d'un plaignant, l'animateur était "dans le déni"

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