Jean-Luc Mélenchon a "un faible" pour François Ruffin et "estime ce qu'il fait"

Qui pour succéder à Jean-Luc Mélenchon? Clémentine Autain? François Ruffin? Alexis Corbière? Ou alors, le septuagénaire pourrait-il se présenter lui-même une quatrième fois à l'élection présidentielle? L'avenir du tribun est une question ouverte.

Néanmoins, s'il fallait passer le témoin, le leader de La France insoumise (LFI) a un favori. Exit Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales à 4 mois de prison avec sursis. Place désormais à François Ruffin.

"J'ai un faible pour lui, j'estime ce qu'il fait", dit Jean-Luc Mélenchon à son sujet dans les colonnes du Monde.

Et les autres? "Qu’est-ce qu’ils ont à mettre en avant, à part le fait qu’ils me connaissent depuis longtemps?", tranche le tribun. Pour autant, tout n'est pas rose entre l'insoumis et le député de la somme. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon trouve "un peu injustes", les critiques faites par le député de la Somme sur les résultats de LFI après la présidentielle et les législatives.

"Pourquoi pas lui"

François Ruffin avait notamment pointé l'asymétrie entre les scores de LFI dans les villes et ceux réalisés dans les campagnes. Depuis la rentrée, il creuse son sillage. Le député-reporter veut s'adresser aux électeurs tombés dans les mains de l'extrême droite dans les zones rurales.

On l'entend souvent parler de "travail", un sujet sur lequel la gauche doit de nouveau s'exprimer de vive voix selon lui. Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, reprend lui aussi ce refrain, mais se montre beaucoup plus sévère quand il s'agit de critiquer Jean-Luc Mélenchon. Surtout, François Ruffin avait pris ses distances lorsque l'ex-candidat à la présidentielle avait confronté la "gauche des allocs" et celle du "travail" en marge de la fête de l'Humanité.

Ce n'est pas la première fois que Jean-Luc Mélenchon met en avant François Ruffin en vue de 2027. Il l'avait déjà fait dans une note de blog la semaine dernière. "J'estime qu'il a eu raison de demander si pour finir, ce ne serait pas moi qui soutiendrais quelqu'un", écrivait Jean-Luc Mélenchon. Avant de poursuivre: "Bien dit. Et pourquoi pas lui-même en effet." Tout en précisant:

"Lui, ou bien une autre. Les talents ne manquent pas".

"Soleil médiatique"

Cependant, certains n'ont pas les faveurs du chef. Si l'insoumis transmet le flambeau, "ce sera seulement pour quelqu’un qui n’aura insulté personne dans nos rangs [...] ou salit le mouvement pour se faire une place au soleil médiatique".

Une attaque intervenant après que plusieurs figures de LFI, non retenues dans la nouvelle direction du mouvement ont fait savoir, sans ambages, leurs critiques sur le fonctionnement démocratique de cette formation politique.

On pense notamment à Clémentine Autain. La députée insoumise avait accordé une interview fleuve à Libération dans laquelle elle estimait que la coordination du mouvement avait "été choisie par cooptation, ce qui favorise les courtisans et contribue à faire taire la critique". L'élue de Seine-Saint-Denis avait partagé son entretien sur Facebook. Sous son post, une réponse lapidaire de Jean-Luc Mélenchon: "Toute la une pour nous salir".

François Ruffin, également non-retenu dans la nouvelle coordination, avait lui aussi fait savoir ses critiques. "Je suis un peu triste que plutôt qu'un élargissement, on ait un rétrécissement", déclarait-il sur LCI. Pour l'instant, cela ne semble pas l'éloigner des bons sentiments de Jean-Luc Mélenchon.

Article original publié sur BFMTV.com