Jean-Luc Mélenchon dénonce « l’initiative violente » de Fabien Roussel sur les préfectures
POLITIQUE - Il appelle au calme. Après l’invitation lancée par Fabien Roussel à se rassembler (voire plus) devant les préfectures pour protester contre la hausse des prix, Jean-Luc Mélenchon (pourtant lui-même accusé de jeter de l’huile sur le feu des révoltes) émet ce jeudi 14 septembre le message inverse, permettant d’écrire un nouveau chapitre de la guerre à distance que se mènent les deux responsables de gauche.
« Fabien Roussel appelle à envahir les préfectures. Cette initiative violente est purement personnelle. Elle n’a été discutée nulle part, pas même au PCF », écrit sur X (ex-Twitter) le leader intellectuel de la France insoumise, qui appelle ses troupes à se méfier de l’appel lancé par le communiste, dont les penchants anti-NUPES agacent LFI.
« Je crois donc qu’il ne serait pas raisonnable de s’y associer compte tenu de la violence qu’elle supposerait dans cette impréparation totale », tacle encore le triple candidat à l’élection présidentielle, ciblant à la fois l’objectif et la méthode du député du Nord.
Fabien Roussel appelle à envahir les préfectures. Cette initiative violente est purement personnelle. Elle n'a été discutée nulle part, pas même au PCF. Je crois donc qu'il ne serait pas raisonnable de s'y associer compte tenu de la violence qu'elle supposerait dans cette…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) September 14, 2023
« Judo politique »
Une position qui sonne comme une réponse directe aux critiques faites par Fabien Roussel à Jean-Luc Mélenchon après les émeutes qui ont éclaté dans le sillage de la mort de Nahel. Durant les événements, le député du Nord accusait — de concert avec la majorité macroniste, la droite et l’extrême droite — LFI d’avoir « légitimé » les violences urbaines.
« Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses députés qui ont refusé d’appeler au calme », insistait-il, affirmant vouloir incarner une gauche « qui ne cède rien aux valeurs de notre République, qui défend la justice et la sécurité, mais aussi l’ordre et la sécurité ». Un vœu qui s’accommode mal de l’appel à « envahir les préfectures » formulées deux mois plus tard, ce que Jean-Luc Mélenchon souligne (implicitement) aujourd’hui.
La sortie du fondateur de la France insoumise apparaît aussi comme un pied de nez adressé à ceux qui, dans la majorité présidentielle, ont exclu la formation mélenchoniste de « l’arc républicain », en raison notamment des accents révolutionnaires de son discours. Une sorte de coup double que Jean-Luc Mélenchon, adepte du « judo politique », pouvait difficilement rater.
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