Jean-Luc Mélenchon dénonce « l’initiative violente » de Fabien Roussel sur les préfectures

Jean-Luc Mélenchon photographié aux AMFIS 2023 à Châteauneuf-sur-Isère le 25 août (illustration).
JEFF PACHOUD / AFP

POLITIQUE - Il appelle au calme. Après l’invitation lancée par Fabien Roussel à se rassembler (voire plus) devant les préfectures pour protester contre la hausse des prix, Jean-Luc Mélenchon (pourtant lui-même accusé de jeter de l’huile sur le feu des révoltes) émet ce jeudi 14 septembre le message inverse, permettant d’écrire un nouveau chapitre de la guerre à distance que se mènent les deux responsables de gauche.

« Fabien Roussel appelle à envahir les préfectures. Cette initiative violente est purement personnelle. Elle n’a été discutée nulle part, pas même au PCF », écrit sur X (ex-Twitter) le leader intellectuel de la France insoumise, qui appelle ses troupes à se méfier de l’appel lancé par le communiste, dont les penchants anti-NUPES agacent LFI.

« Je crois donc qu’il ne serait pas raisonnable de s’y associer compte tenu de la violence qu’elle supposerait dans cette impréparation totale », tacle encore le triple candidat à l’élection présidentielle, ciblant à la fois l’objectif et la méthode du député du Nord.

« Judo politique »

Une position qui sonne comme une réponse directe aux critiques faites par Fabien Roussel à Jean-Luc Mélenchon après les émeutes qui ont éclaté dans le sillage de la mort de Nahel. Durant les événements, le député du Nord accusait — de concert avec la majorité macroniste, la droite et l’extrême droite — LFI d’avoir « légitimé » les violences urbaines.

« Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses députés qui ont refusé d’appeler au calme », insistait-il, affirmant vouloir incarner une gauche « qui ne cède rien aux valeurs de notre République, qui défend la justice et la sécurité, mais aussi l’ordre et la sécurité ». Un vœu qui s’accommode mal de l’appel à « envahir les préfectures » formulées deux mois plus tard, ce que Jean-Luc Mélenchon souligne (implicitement) aujourd’hui.

La sortie du fondateur de la France insoumise apparaît aussi comme un pied de nez adressé à ceux qui, dans la majorité présidentielle, ont exclu la formation mélenchoniste de « l’arc républicain », en raison notamment des accents révolutionnaires de son discours. Une sorte de coup double que Jean-Luc Mélenchon, adepte du « judo politique », pouvait difficilement rater.

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