Jean-Luc Mélenchon dénonce un « échec » de la marche contre l’antisémitisme, il est le seul à le faire

Jean-Luc Mélenchon (ici à à Châteauneuf-sur-Isère le 25 août) a une une lecture différente de la marche contre l’antisémitisme.
JEFF PACHOUD / AFP Jean-Luc Mélenchon (ici à à Châteauneuf-sur-Isère le 25 août) a une une lecture différente de la marche contre l’antisémitisme.

POLITIQUE - Il est, avec Emmanuel Macron, l’un des deux responsables politiques de premier plan à avoir manqué à l’appel. Mais au soir de la journée de marche contre l’antisémitisme qui a réuni plus de 182 000 personnes en France (dont 105 000 à Paris), Jean-Luc Mélenchon est la seule grande voix à donner un commentaire différent sur ce qu’il s’est passé.

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« On est heureux et rassurés que les Français aient répondu présents », a par exemple déclaré Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée, qui avait initié le rassemblement avec son homologue du Sénat Gérard Larcher. L’ancien président de la République François Hollande a souligné que « l’important était la mobilisation populaire ». On peut citer également le président des Républicains, Éric Ciotti, qui a aussi salué une « immense mobilisation ».

Mélenchon ne voit qu’un seul succès

Dans un premier message posté en fin d’après-midi sur X (ex-Twitter), le leader de La France insoumise a, au contraire, évoqué un « échec » à reproduire les grandes manifestations du passé et considéré que le seul succès du jour est « le blanchiment des extrêmes droites ».

« Toute la droite et l’extrême droite pourtant unies ont échoué à reproduire les mobilisations générales du passé. Le rejet de l’antisémitisme est plus large en France. Ils l’ont rabougri et rendu ambigu », a dénoncé l’ancien candidat à la présidentielle, dont aucun proche n’a pris part aux mobilisations. Certains avaient choisi de déposer une gerbe de fleurs près du Vel’ d’Hiv, un moment de recueillement perturbé par « une dizaine d’excités », selon la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot.

Arithmétiquement parlant, difficile de donner tort à Jean-Luc Mélenchon lorsqu’on se souvient qu’en 1990 après la profanation du cimetière juif de Carpentras, 200 000 personnes, dont le président Mitterrand, avaient défilé à Paris. Mais ce 12 novembre reste néanmoins la plus grande mobilisation du genre depuis plus de 30 ans.

Faure critique la réaction de Mélenchon

Tous les autres partis de gauche avaient d’ailleurs décidé d’y participer. Et ensemble, derrière une banderole commune pour souligner leur unité. Alors que c’est la présence de l’extrême droite à cette marche qui avait officiellement conduit au boycott par La France insoumise, le PS, le PCF et les Écologistes (ex-EELV) ont défilé avec le slogan « Contre l’antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme ». Une manière de rejeter la présence de Marine Le Pen et Éric Zemmour dans une autre partie du cortège.

« Il était important de se retrouver derrière cette barrière avec de nombreuses forces de gauche et des associations comme SOS Racisme et la LDH », a souligné Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. « Je suis fière d’avoir manifesté contre l’antisémitisme aux côtés des communistes, socialistes et écologistes », a ajouté son homologue écologiste Marine Tondelier.

Quant à Olivier Faure, leader du PS, il s’en est carrément pris au dirigeant insoumis avec qui il avait soumis l’alliance de la NUPES il y a 18 mois. « Merci à tous ceux qui sont venus marcher cet après-midi contre l’antisémitisme. Quant aux absents qui se répandent maintenant sur X pour en faire à la fois un échec et - contre toute réalité - un succès de l’extrême droite, ils ont parfaitement intégré leur place dans la stratégie de communication du RN », a-t-il tancé. À gauche aussi, l’isolement de Jean-Luc Mélenchon est éclatant.

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