Quand Jean Jaurès le pacifique se battait en duel

Quand Jean Jaurès a dû prendre les armes.  - Credit:Mary Evans/Sipa
Quand Jean Jaurès a dû prendre les armes. - Credit:Mary Evans/Sipa

Jean Jaurès sur le pré, pistolet au poing, déterminé à combattre et tuer… L'image peut surprendre et pourtant elle est véridique : en 1904, il y a 120 ans, l'un des pères fondateurs du socialisme, réputé pour son humanisme et son pacifisme, a décidé de prendre les armes pour laver son honneur. À l'époque, les duels sont courants, notamment dans les milieux politiques et littéraires : on se bat pour un mot de trop, une insulte, parfois l'amour d'une femme, devant témoins et en présence d'un médecin, autant pour constater officiellement les blessures – on s'arrête habituellement au « premier sang » – que soigner au plus vite l'infortuné perdant…

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La couverture du livre de Frédéric Potier. © DRTout commence par une insulte, comme le rappelle dans le détail le livre publié par Frédéric Potier Jaurès en duel*. En novembre 1904, un enseignant du lycée Condorcet se moque de Jeanne d'Arc en affirmant qu'elle a été victime de simples hallucinations… L'affaire fait grand bruit dans la presse, Jean Jaurès soutient rapidement l'enseignant, la droite nationaliste manifeste dans les rues, ce que ne manque pas de railler le journal L'Humanité, nouvellement créé par le fondateur du socialisme français.

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