Jean-Jacques Perrey a shunté

Trait d'union entre l'avant-garde et «South Park», le musicien français, inventeur d'une musique électronique ludique et populaire, est décédé vendredi, en Suisse, à l'âge de 86 ans.

Depuis sa plus tendre enfance, la musique électronique française a deux cerveaux : le premier, consacré à la recherche, qui a permis à la musique concrète d’éclore et de placer les studios de l’ORTF et du GRM à l’avant-garde musicale mondiale ; et le deuxième, plus jovial, ludique, presque clandestin, dont le père s’appelait Jean-Jacques Perrey. Responsable – coupable, pour certains – des épousailles de la musique concrète à des genres musicaux «impurs» et longtemps honnis par la mélomanie (easy listening, «space age pop», variété électronique), Perrey a inventé une nouvelle voie à la musique populaire et une nouvelle manière pour le son électronique d’exister dans le monde avec l’idée que ce dernier, parce qu’il était inattendu et fondamentalement étrange, était avant tout «amusant». N’en déplaise aux casuistes de l’avant-garde, c’est d’abord par ce deuxième domaine que le grand public a découvert la musique électronique et, à cet égard, l’influence du méconnu Perrey est considérable.

Né en 1929 à Amiens, rien ne prédisposait cet admirateur de Jules Verne à devenir le Robin des Bois du son électronique. Accordéoniste autodidacte et réfractaire aux dogmatismes musicaux en vigueur dans la France des années 50, il a découvert la musique par hasard et fait ses premiers pas dans la musique comme représentant public de l’Ondioline de Georges Jenny, orgue électronique précurseur du synthétiseur, remarquable par son vibrato qui lui permettait d’imiter de nombreux instruments, et la voix humaine.

A mi-chemin du musicien et du magicien de cabaret, Perrey a fait le tour du monde en démontrant le potentiel de l’instrument électronique, d’abord en tournée avec le ventriloque Jacques Courtois, Charles Trenet et Django Reinhardt, puis en Europe, avec un spectacle inspiré du Tour du (...)

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