Jean Genet, l’empereur drag-queen et l’institutrice

Pour l’amour de la transgression. Jean Genet vers 1955.  - Credit:René Saint-Paul. All rights reserved 2024/Bridgeman Images
Pour l’amour de la transgression. Jean Genet vers 1955. - Credit:René Saint-Paul. All rights reserved 2024/Bridgeman Images

Genet dramaturge ? Genet scénariste ? On ne sait par quel Genet retrouvé commencer, tant ces deux joyaux inédits font briller l'écrivain au firmament littéraire. Le premier est une pièce de théâtre écrite, comme une grande partie de son œuvre, en prison, en l'occurrence à Fresnes, où il est détenu pour vol de livres depuis le 15 avril 1942.

L'auteur, déjà, du long poème Le Condamné à mort, diffusé par l'intermédiaire de Jean Cocteau, qui l'admirait tant, signe un contrat en 1943 pour trois romans, un poème et rien de moins que cinq pièces de théâtre. Or Genet ne « lâcha » jamais le manuscrit de l'une d'entre elles, Héliogabale, que l'on croyait perdu et qui a réapparu dans les collections patrimoniales de la Houghton Library de l'université Harvard ! Le voici en librairie, présenté par François Rouget, qui nous en conte le parcours, citant notamment Jean Marais regrettant d'avoir dédaigné à l'époque le rôle-titre…

À LIRE AUSSI Quand ce diable de Genet réapparaît… sur papier bibleTout l'univers du premier Genet est concentré dans ce drame en quatre actes imaginant les dernières heures de la vie de l'empereur romain Varius Héliogabale, « installé clandestinement dans la pourpre » – sur le trône de Rome – en 218, à l'âge de 14 ans, grâce à un complot de sa grand-mère, qui réussit à faire passer son petit-fils pour successeur de Caracalla. Genet, grand admirateur de Racine, était obsédé par cette figure qui, avant lui, avait inspiré Artaud (Héliogabale ou l'Anar [...] Lire la suite