Jean-François Parot, dernier banquet

En novembre, à l’occasion de la sortie du Prince de Cochinchine, quatorzième enquête de Nicolas Le Floch, commissaire de police au Châtelet «chargé des affaires extraordinaires du Roy» et marquis de Ranreuil, on se demandait comment le héros allait aborder l’année 1789… L’enquêteur allait-il épouser la cause révolutionnaire ou sa fidélité à la royauté serait-elle plus forte ? On ne le saura sans doute jamais. Les éditions JC Lattès ont annoncé jeudi la mort à 71 ans de Jean-François Parot, ancien diplomate et écrivain à succès.

Issu d’une famille proche du cinéma, l’homme avait fait des études de lettres, d’histoire et d’ethnologie avant de se lancer en diplomatie un peu «par hasard». S’en est suivie une longue carrière où ce haut fonctionnaire courtois et vieille école servira la France du général de Gaulle (sa référence) aux quatre coins du monde : Saïgon, Athènes, Doha, Khartoum, Djibouti, Ouagadougou ou Sofia, où il eut l’idée de créer Nicolas Le Floch qui allait en quelques tomes le hisser au rang d’auteur de best-sellers - ses derniers volumes se vendaient à plus de 60 000 exemplaires et faisaient l’objet d’une série sur France 2.

Les ingrédients ? Des personnages attachants, des énigmes un peu simplettes aux happy end rassurants, et une connaissance sans faille du Paris de l’Ancien Régime, le tout servi par une langue savoureuse et entrecoupé de longues digressions sur la nourriture. Nicolas Le Floch - et avec lui Jean-François Parot, fin gourmet qui avait également publié un livre de recettes du XVIIIe siècle - aimait les nourritures terrestres.



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