Jean-Baptiste Djebbari, toujours ministre, tient (déjà) sa reconversion

Remaniement ou non, le ministre des Transports n'a pas attendu de quitter son poste pour trouver une nouvelle occupation.

POLITIQUE - La politique, c’est fini pour lui. Il y a quelques semaines que Jean-Baptiste Djebbari l’avait annoncé. Le ministre des Transports, toujours en poste à l’heure où nous écrivons ses lignes, a trouvé un nouveau poste.

Il devrait entrer au conseil d’administration d’Hopium, un constructeur de voitures à hydrogène, selon un communiqué publié ce lundi 16 mai, date potentielle de la démission du Premier ministre Jean Castex. “Hopium (...) annonce aujourd’hui le renforcement de sa gouvernance, avec la proposition de Jean-Baptiste Djebbari en qualité d’administrateur”, écrit la société dans un message envoyé à la presse et publié sur les réseaux sociaux.

Son PDG, Olivier Lombard, se dit quant à lui “honoré et fier d’accueillir Jean-Baptiste Djebbari dans cette formidable aventure industrielle et française”. Le recrutement de l’actuel ministre -et du carnet de contacts qui va avec- “constitue”, selon ses mots, “une étape majeure” du développement de la société.

L’impatience des marcheurs

Ancien pilote de ligne, élu député sous l’étiquette LREM en 2017, puis ministre des Transports de 2019 à aujourd’hui -et spécialiste des vidéos TikTok- Jean-Baptiste Djebbari s’apprête à retourner dans le privé. Un transfert, précoce diraient certains, qui s’accompagne d’une vague de critiques politiques sur les réseaux sociaux.

Pour l’eurodéputé David Cormand, ancien patron des Verts, cette nomination montre “toute la perversité de ‘la République en marche’”, entre “mélange des genres, opportunisme et conflits d’intérêts.” Le parti présidentiel n’aura, selon lui “jamais été autre chose qu’une république des marchands gangrenée par l’affairisme et les lobbys.” Ouch.

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) a jugé cette probable nomination “compatibles sous réserve”. “Le risque de prise illégale d’intérêts peut être écarté”, écrit la HATVP qui juge cependant nécessaire “d’encadrer les futures relatons professionnelles de l’intéressé”.

La patience est apparemment un plat qui manque à certains marcheurs. Comme Jean-Baptiste Djebbari, le député LREM Mickaël Nogal n’a pas attendu la fin de son mandat pour s’engager dans un nouveau rôle... celui de lobbyiste. Le député de Haute-Garonne a été nommé directeur général de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) le 6 janvier dernier, soit deux mois avant la fin de la session parlementaire.

S’il s’est laissé un peu plus de temps, le ministre des Transports n’a pas hésité, de son côté, à mettre en scène son impatience à l’idée de quitter son bureau ministériel. “Si ça continue, même Rihanna va sortir son album avant”, a-t-il écrit, début mai, en commentaire d’une vidéo publiée sur TikTok, son terrain de jeu favori. Qu’il se rassure, c’est pour bientôt.

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

VIDÉO - Le remaniement, c'est pour quand ?

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