Jean-Claude Gaudin confie être "encore hanté" par les huit morts de la rue d'Aubagne

Jean-Claude Gaudin, ex-maire de Marseille, a publié ses mémoires mercredi. Ce samedi, il est l'invité d'"Apolline de Malherbe, le rendez-vous".

Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille pendant 25 ans, jusqu'en juillet 2020, a publié ses mémoires mercredi. Il y revient sur sa jeunesse, ses années de formation, et ses décennies de politique locale et nationale. A cette occasion, il a reçu notre journaliste diffusé ce samedi à 13 heures.

"C'est ce qui m'a le plus ému"

Il a évoqué un événement, au sujet duquel son bilan et son administration ont souvent été mis en cause et dont il dit que le souvenir l'affecte encore particulièrement: l'effondrement le 5 novembre 2018 d'immeubles dans la rue d'Aubagne à Marseille, à l'origine de huit morts.

"C’est ce qui m’a le plus ému", a-t-il assuré. "Ça m’a rappelé un autre drame, sous un de mes prédécesseurs, monsieur Henri Tasso, premier maire SFIO de Marseille. En 1938, en octobre, il y a un soir un feu dans un magasin sur la Canebière qu’on appelle 'Les nouvelles galeries'. Il y a eu 73 morts. Ça a toujours hanté monsieur Henri Tasso. Moi de la même manière."

Plus tôt, il avait déjà souligné: "La compassion à l’égard de ces huit personnes ça me hante aujourd’hui". Il a toutefois tenté de justifier la position de sa mairie dans les mois et les années ayant précédé la chute des immeubles. "La plupart des logements dits insalubres sont des copropriétés privées et les experts semblent dire que l’immeuble qui s’est effondré en premier était une copropriété privée", a-t-il introduit, enchaînant: "Il y avait eu des appels, des vérifications, elles avaient été faites par des experts qui avaient dit: 'Non, non, on peut continuer à recevoir les gens si on fait des travaux'."

"J'ai eu tort de ne pas répondre à la presse"

Jean-Claude Gaudin a tenu à montrer qu'il s'associait à la mémoire du drame de la rue d'Aubagne:

"Dès le premier anniversaire de ce drame, j’avais fait préparer une grande plaque en marbre avec le nom des huit victimes. Pour l’instant, elle n’a pas encore été posée parce que les collectifs créés après le drame ne sont pas d’accord sur l’endroit, ou en demandent toujours plus. Ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire des lieux: un jardin, reconstruire etc."

Il a tout de même reconnu une erreur personnelle, et la situe dans les moments ayant succédé aux faits. "La presse veut me faire parler et me faire dire qui est responsable et qui ne l’est pas. Je ne réponds pas à la presse et j’ai eu tort", a-t-il conclu.

Article original publié sur BFMTV.com

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