Jean Castex « recasé » à la RATP ? L’intéressé se défend au Sénat

POLITIQUE - Jean Casté. L’ancien Premier ministre Jean Castex a été auditionné au Sénat ce mardi 8 novembre, pour justifier sa nomination par Emmanuel Macron à la tête de la RATP, la Régie autonome des transports parisiens. Un choix qui fait couler beaucoup d’encre à l’heure où le chef de l’État poursuit l’opération recasage de ses proches, battus ou non aux dernières élections législatives.

« Mon objectif, ce n’est pas de chercher un poste ou un honneur, c’est d’être utile », a martelé Jean Castex à plusieurs reprises, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article, en réponse aux sénateurs qui le questionnaient, avec plus ou moins d’agacement, sur son arrivée aux manettes de la prestigieuse entreprise publique.

« Je ne cherche pas à être recasé. D’habitude on est recasé dans des sinécures… », a encore plaisanté l’ancien chef du gouvernement pour qui le « sujet » réside dans la question suivante : « Est-ce que l’expérience que j’ai accumulée peut être utile ? » Et d’ajouter, comme s’il n’avait de toute façon pas à s’en faire sur sa situation personnelle, même sans cette nomination : « J’étais casé. Le sujet n’est pas là... »

Pas de souci avec la HATVP ?

Sur le fond, Jean Castex a également tenu à rappeler que les réserves de la HATVP, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, sur sa nomination à la RATP ne concernent, selon lui, qu’un domaine : celui de « l’ouverture à la concurrence des transports publics en Île-de-France. »

Dans un avis rendu mi-octobre, l’instance expliquait effectivement que l’ancien chef du gouvernement devrait « s’abstenir de toute démarche, y compris de représentation d’intérêts », auprès de ceux de ses anciens ministres toujours en poste, ou auprès des « services qui étaient placés sous son autorité directe », durant trois ans. Depuis, les interprétations divergent sur le sens de ce rapport.

Selon Philippe Tabarot, le rapporteur (LR) de la commission sénatoriale chargée d’entendre Jean Castex, ces restrictions ne touchent en effet que « le cadre spécifique de l’ouverture à la concurrence. » Par exemple, l’ancien Premier ministre aura tout le loisir de discuter « sécurité » dans les transports en commun avec Gérald Darmanin pour préparer les Jeux olympiques 2024.

« Pour les négociations salariales, pour les prix de l’énergie… Si je veux appeler le ministre de l’Économie, je suis tout à fait conforme à l’avis de la HATVP », a ainsi martelé Jean Castex ce mardi face aux parlementaires. « Si j’avais le sentiment que je ne pouvais pas exercer les responsabilités qui sont amenées à être les miennes, je ne serais pas devant vous. » Sauf grosse surprise, ou désaffection en Macronie, l’ancien Premier ministre devrait ainsi être confirmé dans son nouveau poste après son passage devant les deux chambres. Il sera à l’Assemblée, mercredi matin. Une audition, ou un casting, qui promet un public bien plus sévère.

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