"Je ne voterai jamais Marine Le Pen" : quand Éric Ciotti qualifiait le Rassemblement national d'"adversaire"

Moins de trois ans avant de préparer un accord avec le RN en vue des législatives, Éric Ciotti promettait qu’il ne voterait jamais Marine Le Pen.

"Je ne voterai jamais Marine Le Pen" assurait le chef des LR Éric Ciotti en octobre 2021, quelques mois avant les présidentielles (JOEL SAGET / AFP)
"Je ne voterai jamais Marine Le Pen" assurait le chef des LR Éric Ciotti en octobre 2021, quelques mois avant les présidentielles (JOEL SAGET / AFP)

Le couperet est tombé : Éric Ciotti a annoncé ce mardi au 13H de TF1 que Les Républicains avaient "besoin d'une alliance" avec le Rassemblement national, trois semaines avant les élections législatives. Une annonce qui fait l’effet d’un coup de tonnerre au sein du parti de revendication gaulliste.

À droite comme à gauche, les condamnations se multiplient. De nombreuses figures des LR, comme Gérard Larcher et Olivier Marleix appellent ainsi Éric Ciotti à démissionner. En parallèle, des militants et élus annoncent quitter LR ; d’autres ont demandé la démission immédiate du chef des Républicains. À gauche, l'indignation prédomine aussi : "Honte à vous" l’interpelle Sandrine Rousseau.

L’annonce est d’autant plus difficile à digérer pour la droite française qu’elle contredit les propres positions d’Éric Ciotti il y a quelques années.

"Je ne voterai jamais Marine Le Pen"

Interrogé par BFM TV six mois avant les présidentielles de 2022 sur un éventuel duel Macron-Le Pen, Éric Ciotti avait assuré qu’il ne voterait jamais pour la présidente du Rassemblement National.

"Je ne voterai jamais Marine Le Pen. (…) Le Front National, le Rassemblement National est historiquement l’adversaire voire l’ennemi de la famille gaulliste. Pour des raisons historiques qui plongent leurs racines très loin d’ailleurs. (…) J’ai toujours eu comme adversaire le Rassemblement National."

Immédiatement après l’annonce d’Éric Ciotti, Marine Le Pen a salué ce mardi son "choix courageux" et son "sens des responsabilités". Elle ajoute espérer "qu'un nombre conséquent de cadres LR le suivent". "Quarante ans d'un pseudo-cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d'élections, est en train de disparaître", s’est-elle félicitée.

Des félicitations qui témoignent elles aussi d'un changement d'atmosphère. Dix ans auparavant, en septembre 2011, lors d’une interview pour Corse-Matin, la présidente du RN était invitée à qualifier d’un mot Éric Ciotti : "La naïveté", avait-elle répondu. Le député des Alpes-Maritimes, pas encore chef de file de la droite, avait rétorqué vis-à-vis de son interlocutrice : "La tromperie".

Interrogée sur une qualité de son adversaire, Marine Le Pen comptait celle de "bien apprendre le texte de l’Élysée", tandis qu'Éric Ciotti saluait "le talent médiatique" de sa rivale mais lui reprochait de "ne pas aimer la France".