"J'assume le temps qui est pris" : Macron promet les contours d'un texte sur la fin de vie d'ici "février"
Le chef de l'État s'est dit ému à la lecture de la lettre de la chanteuse Françoise Hardy, qui demandait à Emmanuel Macron de relancer les discussions sur la fin de vie. Le président a promis qu'il présenterait les contours d'un texte sur ce sujet d'ici "février" 2024.
"Nous apporterons des réponses". Emmanuel Macron a assumé "de prendre le temps" alors qu'il était interrogé sur le débat autour de la fin de vie ce mercredi 20 décembre sur France 5, avant de promettre le déploiement d'"un plan décennal" sur les soins palliatifs. Ses "contours" seront présentés en février, avec "une arrivée en Conseil des ministres en mars ou avril", a précisé le chef de l'Etat.
La chanteuse Françoise Hardy avait demandé, dans une lettre le 17 décembre dernier, au président de la République de relancer les discussions sur la fin de vie, alors qu'elle est atteinte d'un cancer du pharynx depuis plusieurs années.
"Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir de faire arrêter leur souffrance quand ils savent qu'il n'y a plus aucun soulagement possible", écrivait l'artiste dans sa lettre.
"On a tous été bouleversés par la lettre de Françoise Hardy", a répondu Emmanuel Macron, avant d'ajouter: "j'assume de prendre le temps" sur la fin de vie.
"Un immense chantier"
Emmanuel Macron a donc annoncé le déploiement d'un plan décennal sur les soins palliatifs, dont il présentera "les contours" en février, avec une arrivée en Conseil des ministres en mars ou avril.
"On doit aller plus loin", a-t-il complété. Il a également insisté sur la nécessité de "parachever le modèle français des soins palliatifs en continuant d’investir, en renforçant les moyens parce qu’on doit mieux accompagner la douleur et en créant un continuum entre soins curatif et soins palliatifs". "C'est un immense chantier", a ajouté Emmanuel Macron.
"Cette loi traitera nos compatriotes en âge adulte qui ont leur discernement et qui ont des maladies incurables, avec des souffrances réfractaires aux traitements", a précisé Emmanuel Macron, citant une personne atteint de la maladie de Charcot ou d'un cancer incurable.
"On doit lui donner la possibilité d’avoir fin de vie digne et d’avoir une réponse plus adaptée, plus humaine que celle d’aujoud'hui", a poursuivi le président.
En revanche, la loi ne concernera pas "les cas psychiatriques, des déficients mentaux ou des gens qui veulent se suicider" et ne "touchera pas les enfants", a-t-il fait savoir.
"Si on veut que ce débat soit mené en conscience, dans un bon cadre et de manière apaisée, on ne doit jamais laisser s'installer l'idée que l'on faciliterait la fin de vie parce qu'on ne saurait pas accompagner la souffrance ou donner une fin de vie digne: c'est la question de soins palliatifs", a développé le chef de l'État.
Article original publié sur BFMTV.com
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