Le Japon lance un nouveau navire-usine pour chasser les baleines

Sous le regard bienveillant des familles de l’équipage et du personnel des entreprises concernées, le nouveau baleinier japonais, le Kangei Maru, un navire imposant de 112 mètres de long pour 9 299 tonnes, est parti le 21 mai du port de Shimonoseki (ouest du Japon) pour Tokyo.

Après un court séjour dans la baie de la capitale japonaise, ce navire, dont la construction s’est achevée en mars, va notamment chasser des espèces de baleines comme le rorqual de Bryde ou le rorqual boréal au large de la région de Tohoku et de Hokkaido (nord-est de l’archipel), dans la zone économique exclusive (ZEE) du pays, rapporte la chaîne publique nippone NHK.

Nous lançons cette campagne avec la détermination de perpétuer pour toujours la culture de consommation de baleine” martèle lors d’une cérémonie sur place Hideki Tokoro, président de l’entreprise Kyodo Senpaku qui possède le navire, cité par la chaîne. “Le Kangei Maru peut parcourir 13 000 kilomètres d’une seule traite, ce qui lui permet d’atteindre l’océan Antarctique, écrit le journal Yomiuri Shimbun, même si, officiellement, le navire-usine ne quittera pas les mers entourant le Japon. Surtout il a la capacité de pouvoir embarquer un rorqual commun, une espèce de cétacé plus grande que les autres.”

Néanmoins, l’enthousiasme qui entoure cet événement et dans lequel la cérémonie de lancement du baleinier s’est déroulée masque mal la réalité de la consommation de viande de baleine au Japon. De 200 000 tonnes dans les années 1960, la production a chuté à 2 000 tonnes par an ces dernières années. “De plus en plus de Japonais ne mangent plus [de viande de baleine], car ils ont l’image d’une viande ’puante’ et ’trop dure’, admet Hideki Tokoro”, note le quotidien Asahi Shimbun.

Une espèce “vulnérable”

La récente décision de l’Agence de la Pêche d’ajouter le rorqual commun, un animal qui peut atteindre 80 tonnes, à la liste des cétacés pouvant être chassés peut s’expliquer par cette situation. “Grâce à cette initiative, notre entreprise ne sera plus dans le rouge”, raconte Tokoro au journal. La société a certes dégagé 200 millions de yens de bénéfice entre avril 2023 et mars 2024, mais “le coût de construction du Kangei Maru pèse sur elle”, relève le journal.

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