Japon : après des séismes, le risque d’un tsunami majeur est écarté, mais la vigilance demeure

Alors qu’une vingtaine de séismes ont eu lieu, la population de la zone la plus menacée, sur la péninsule de Noto, a reçu l’ordre de se réfugier sur les hauteurs.

JAPON - 2024 commence par un événement majeur au Japon : de puissants séismes ont frappé ce lundi 1er janvier le centre du pays, poussant les autorités à déclencher une alerte au tsunami et ordonner à la population de la zone concernée de se réfugier sur les hauteurs. Il a fallu attendre de longues heures avant que l’alerte d’un phénomène majeur ne soit écartée, l’agence de surveillance américaine livrant des nouvelles rassurantes. Sur place, de nombreuses restrictions demeurent néanmoins.

« Tous les habitants doivent évacuer immédiatement vers les hauteurs », a tout d’abord déclaré le diffuseur national NHK après que plusieurs séismes ont touché la péninsule de Noto dans le département d’Ishikawa après 16 heures (locales, 8 heures à Paris). « Nous avons conscience que vos maisons et vos biens vous sont chers, mais vos vies sont plus importantes que tout le reste. Courez vers les zones les plus élevées possibles », a ajouté un présentateur de la NHK.

De dangereuses vagues pouvant atteindre cinq mètres de haut étaient à ce moment-là jugées « possibles » dans un rayon de 300 kilomètres autour de l’épicentre, comme l’a expliqué le Centre d’alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC) établi à Hawaï (États-Unis).

L’Agence météorologique japonaise a, elle, averti que les vagues pourraient mesurer jusqu’à cinq mètres de haut. Et d’ailleurs, de premières vagues de 1,2 mètre ont rapidement atteint le port de Wajima, à 16 h 21. Mais dans la soirée (et à la mi-journée à Paris), le niveau d’alerte a été rétrogradé, les vagues attendues n’étant plus annoncées comme mesurant « seulement » trois mètres maximum.

Par mesure de précaution les autoroutes ont été fermées aux environs de l’épicentre du séisme. La circulation des trains à grande vitesse, les Shinkansen, entre Tokyo et le département d’Ishikawa, était également interrompue, a annoncé Japan Railways.

Une magnitude de 7,6

Le plus important de cette série de séismes, survenu à 16 h 10 à la pointe nord-est de la péninsule, a été enregistré initialement à une magnitude 7,4, avant que celle-ci ne soit révisée à la hausse : 7,5 selon l’Institut de géophysique américain USGS, et 7,6 selon la JMA.

D’autres tremblements de terre ont frappé un peu avant ou juste après la même péninsule : un premier de magnitude 5,7 à 16 h 06 heure locale à l’intérieur des terres, un autre de magnitude 6,1 à 16 h 18, puis encore trois autres de magnitude comprise entre 4,5 et 4,8 jusqu’à 16 h 32 heure locale. Au total, 21 séismes d’une magnitude supérieure à 4 ont été enregistrés durant l’épisode.

« Il a été confirmé qu’il n’y avait pas d’anomalies dans la centrale nucléaire de Shika (située dans le département d’Ishikawa, ndlr) et sur d’autres sites pour le moment », a rassuré le porte-parole du gouvernement japonais Yoshimasa Hayashi.

Menace « désormais largement écartée »

En milieu de matinée heure de Paris (environ 16 h 30 sur place), quelque 33 500 foyers étaient privés d’électricité. Les départements de Toyama, Ishikawa et Niigata situés sur l’île de Honshu, qui donnent sur la mer du Japon, sont touchés par ces coupures d’électricité.

Néanmoins, la menace principale, celle d’un tsunami massif, a finalement pu être écartée dans la soirée. « La menace de tsunami est désormais largement écartée », a déclaré le Centre d’alerte aux tsunamis dans le Pacifique, après que des vagues de plus d’un mètre de haut ont déferlé sur certaines zones du pays. L’agence américaine a tout de même recommandé à la population de « rester attentive » aux évolutions de la situation et prévenu que des « fluctuations mineures » du niveau de la marée pouvaient survenir.

Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l’un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde. L’archipel applique en conséquence des normes de construction extrêmement strictes, de sorte que les bâtiments résistent généralement à de puissants séismes, et les habitants sont rompus à ce genre de situations, à laquelle ils se préparent régulièrement.

Mais le Japon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d’un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20 000 morts et disparus. Ce désastre avait aussi entraîné l’accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.

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