"J'ai pleuré toute une nuit": Jean-Claude Skrela revient sur le forfait de sa charnière à l'aube de la Coupe du monde 1999

"J'ai pleuré toute une nuit": Jean-Claude Skrela revient sur le forfait de sa charnière à l'aube de la Coupe du monde 1999

24 ans après, l'histoire se répéterait-elle? L'émotion est encore palpable dans la voix de Jean-Claude Skrela, ancien sélectionneur du XV de France et vice-champion du monde 1999, au moment d'évoquer l'un des pires souvenirs de sa carrière d'entraîneur: la perte, coup sur coup, sur blessure des deux titulaires de sa charnière à l'aube de la Coupe du monde 1999. Une situation qui fait écho à celle vécue actuellement par son lointain successeur Fabien Galthié, qui voit la blessure de son capitaine Antoine Dupont s'ajouter au forfait de son ouvreur Romain Ntamack.

Premier de chute à l'époque, le demi de mêlée Philippe Carbonneau, titulaire indiscutable depuis trois saisons chez les Bleus. En pleine préparation estivale, le n°9 briviste se rompt les ligaments croisés du genou gauche à l'entraînement. Un premier coup dur pour le sélectionneur des Bleus, qui est alors loin de se douter que l'addition va se saler quelques semaines plus tard.

Le 5 octobre 1999, c'est au tour de l'ouvreur Thomas Castaignède de se blesser, à la cuisse cette fois, toujours à l'entraînement. L'IRM ne laisse aucun espoir et le joueur du Castres olympique est contraint de déclarer forfait à son tour pour le reste de la compétition.

"J'ai pleuré toute une nuit", se souvient Jean-Claude Skrela.

"C'était la paire de demis des Grands Chelems et on attaquait la Coupe du monde avec eux. J'ai réfléchi toute la nuit et il a fallu passer à autre chose le lendemain matin, faire venir d'autres joueurs", poursuit le sélectionneur d'alors.

L'exploit de Twickenham

Et la malchance française ne s'arrête pas là puisque Pierre Mignoni, remplaçant de Philippe Carbonneau au poste de n°9, quitte également le groupe sur blessure une semaine plus tard, pavant la route au rappel d'un certain Fabien Galthié pour piloter la mêlée française. Décimés, sans repère, ces Bleus-là trouveront toutefois les ressources pour atteindre la finale, créant au passage l'un des plus sidérants exploits de leur histoire en battant les All Blacks en demi-finale à Twickenham (43-31), avec une improbable charnière Galthié-Lamaison à la baguette.

De quoi laisser de l'espoir au XV de France cuvée 2023 si la blessure d'Antoine Dupont devait l'empêcher de refouler les terrains lors de cette Coupe du monde? Pour Jean-Claude Skrela, il ne tient qu'à eux d'y croire.

"L'équipe de France doit se créer un mental d'enfer pour continuer et garder en tête le fait qu'on peut quand-même être champions du monde", martèle le vice-champion du monde et consultant RMC.

"Les joueurs qui vont le remplacer vont se surpasser car ils auront dans le rétroviseur Dupont. Le monde entier va parler de Dupont, j'entendais ce matin les Néo-Zélandais dire 'c’est foutu pour eux'. C’est dans cette adversité là qu’il faut vraiment se surpasser et se mettre dans la tête qu’on peut y arriver. Dans ces moments-là la tête est plus forte que le reste", conclut l'ancien patron des Bleus.

Article original publié sur RMC Sport