«J'ai hurlé dans la rame, complètement choquée»

Dans le métro parisien, en 2010

Libération a recueilli les témoignages de cinq jeunes femmes victimes de harcèlement ou de violences sexuelles dans les transports, alors que le gouvernement a annoncé un plan ce jeudi.

Alors que le gouvernement a dévoilé ce jeudi son plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles dans les transports, Libération a recueilli à Paris les témoignages de cinq jeunes femmes qui connaissent cette réalité.

«J’étais pétrifiée»

Selma, 24 ans, Paris. «Un soir, sur la ligne 13. Il devait être 20 heures. J’étais plutôt bien fringuée, bien apprêtée. J’étais assise. En face de moi, un mec me regarde avec un regard très insistant. C’était gênant. Des regards, tu t’y fais. Mais là, le type ne me quittait pas des yeux. Il portait une tenue très ample et avait les jambes écartées. Peu de temps après, il a mis sa main dans sa poche et a commencé à faire des mouvements. La rame était presque vide. J’ai attendu le prochain arrêt pour changer de place.

«Peu de temps après, toujours sur la ligne 13, il était 19 heures. La rame était bondée. J’étais debout. Le type derrière moi me collait, de plus en plus. Puis a commencé à se frotter. J’étais pétrifiée. Une femme à côté de moi l’a fusillé du regard et m’a frayé un chemin pour que je puisse me mettre plus loin. J’étais sonnée.»

«Personne n’a réagi»

Mathilde (1), 30 ans, Paris. «Je me souviens très bien de ce qui m’est arrivé il y a dix ans. C’était en plein jour, le wagon du RER A était bondé, un homme d’environ 35 ans s’est assis dans le compartiment en face de moi et après m’avoir regardé avec insistance, il m’a demandé un mouchoir. Je lui ai donné et quelques instants plus tard, j’ai vu qu’il avait ouvert un journal qu’il tenait bizarrement. A ce moment-là, il m’a regardé en souriant et a décalé le journal pour me montrer son sexe. J’étais terrorisée. J’ai montré aux autres passagers que j’étais horrifiée en faisant des signes mais personne n’a réagi, je pense qu’ils ont fait semblant de ne rien voir. Je me (...)

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