"J'ai entendu des rafales": un habitant de Nîmes raconte comment il a tenté de sauver la victime de la fusillade

"J'ai entendu des rafales": un habitant de Nîmes raconte comment il a tenté de sauver la victime de la fusillade

Une nouvelle mort et un quartier sous le choc. Jeudi, à peine plus de 48 heures après la mort de Fayed, 10 ans, victime collatérale de la guerre entre trafiquants de drogue, un homme de 18 ans a été abattu jeudi à Nîmes, sur un point de deal du quartier de Pissevin.

Appelés un peu avant 4h du matin dans cette cité à l'ouest de Nîmes, les secours ont découvert le jeune homme blessé par balles à l'abdomen, sans pouvoir le ranimer.

"Il était vivant, il respirait"

Avant l'arrivée des secours, un habitant du quartier, qui attendait à un arrêt de bus à proximité du lieu de la fusillade, a entendu les coups de feu. Il a immédiatement pris sa voiture et a tenté de se rapprocher de l'endroit des tirs. Il raconte son arrivée sur place à BFMTV.

"J'ai entendu des rafales. Je ne sais pas si c'était des kalachnikovs mais c'était une grande rafleuse. Au moins deux chargeurs je pense. J'ai pris ma voiture, j'ai roulé un peu et j'ai vu un mec étale au sol, par terre", se rappelle-t-il.

Très vite, l'homme, qui est resté anonyme auprès de notre caméra, raconte avoir tenté de secourir l'adolescent touché de plusieurs balles.

"J'enlève mon t-shirt et j'appuie sur la plaie. Après, il y en avait plusieurs je ne les ai pas toutes trouvées. J'ai vu la plus importante, là où ça saignait le plus, j'ai mis mon t-shirt et j'ai appuyé. Il était conscient encore, il était vivant, il respirait, il avait son pouls", détaille-t-il encore.

Toujours à BFMTV, le témoin explique avoir tenté de communiquer avec le blessé. "J'ai essayé de lui parler, il m'a regardé, il n'a pas dit un mot, il m'a juste regardé. Après il a fermé les yeux."

"Je m'en voulais"

Quelques minutes plus tard, les policiers arrivent sur place, accompagnés par le Samu et les pompiers. "Les pompiers sont arrivés. Ils m'ont dit de tenir le truc, comme ça. Après le SAMU est arrivé, ils m'ont dit 'c'est bon on prend le relais'", rembobine l'homme qui a tenté de sauver la victime.

Ce dernier estime s'en vouloir, et se questionne sur les gestes supplémentaires qu'il aurait pu opérer afin de tenter de sauver l'adolescent.

"Je m'en voulais parce que quand je suis arrivé il était vivant Ca veut dire que je pouvais le sauver encore. Peut-être que si j'avais fait un massage cardiaque il serait vivant encore...", spécule-t-il.

Des douilles de deux calibres différents, dont du 7.62, correspondant à celui des fusils d'assaut comme les Kalachnikov, ont été retrouvées à proximité.

Selon plusieurs témoignages auprès des enquêteurs, le ou les auteurs des tirs ont pris la fuite à bord d'une voiture noire. Peu de temps après, un véhicule volé, qui "pourrait correspondre" à ce véhicule, a été retrouvé incendié au nord-ouest de Nîmes.

Article original publié sur BFMTV.com