Jacques Chirac, ce qu'il laisse à l'art

Ce fut une révélation tardive. La passion profonde de Jacques Chirac pour les arts non occidentaux n'a été découverte qu'en 1994, lors d'une exposition organisée par la mairie de Paris au Petit Palais sur les sculpteurs Taïnos, une civilisation précolombienne des Grandes Antilles. Le maire avait alors expliqué à la presse, ­médusée, la symbolique sexuelle des trigonolithes, ces pierres sculptées à trois pointes. Chirac a longtemps caché son jeu, ses connaissances, en matière d'arts (dits) premiers.

Une expression ­inventée par son ami le collectionneur Jacques Kerchache, plutôt qu'arts primitifs (aujourd'hui, on parle d'arts japonais, ghanéen, béninois, etc.). C'est avec lui qu'il imagina mettre des œuvres extraoccidentales au musée du Louvre, ce qui fut fait dans le pavillon des Sessions en 2000, puis, malgré de nombreuses oppositions, dans un musée dédié, le Quai Branly, en 2006.

Son jardin secret

"Il s'est d'abord intéressé à l'Asie, à l'art khmer quand il était lycéen et fréquentait le musée Guimet, puis à l'art chinois, suivi de l'art japonais, avant de se plonger dans les cultures amérindiennes, notamment inuites", raconte Stéphane ­Martin, le président du musée du Quai Branly - dont l'entrée est gratuite jusqu'au 11 octobre en mémoire de Jacques Chirac. "C'étaient comme des couches qui se superposaient, sans qu'il abandonne ses premières amours."

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Cela l'amusait d'avoir cette image de quelqu'un d'inculte, alors qu'il était très savant

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S'il n'en a pas fait étalage avant...


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