Jacques Audiard enchante le festival de Cannes avec « Emilia Perez »
Il faut être audacieux comme Jacques Audiard pour s'aventurer sur le terrain du thriller musical, qui flirte ici du côté du pur mélodrame et de la telenovela brésilienne. Ce qu'il fait avec brio dans son nouveau film, Emilia Perez, qui donne un bon coup de fouet à la sélection cannoise où il est en compétition.
Habitué du festival, Grand Prix pour Un Prophète (2009) et Palme d'or pour Dheepan (2015), le cinéaste passe aisément du western (Les Frères Sisters, 2018) et de la chronique sentimentale dans les tours du 18e arrondissement de Paris (Les Olympiades) aux paysages arides du Mexique où il est allé tourner cette histoire « De violence/D'amour/De Mort/D'un pays qui souffre », en espagnol et en anglais.
Un chef de cartel en transition
Nous voici à Mexico, mégapole grouillante qui ne compte même plus ses habitants. Rita est une jeune et brillante avocate, exploitée par son patron pour lequel elle prépare le dossier de ses clients, la plupart corrompus, voire meurtriers. L'un d'eux a même tué sa femme, mais la thèse du suicide est retenue. Un jour, au bout de son portable, il y a une voix masculine qui l'oblige à se rendre à un rendez-vous.
À LIRE AUSSI Cinéma – Jacques Audiard, l'« incorrigible romantique »
Elle est immédiatement kidnappée et conduite devant un redoutable et redouté narcotrafiquant, Manitas, qui lui propose beaucoup d'argent contre un service effrayant, l'aider à ce qu'il a toujours voulu être : une femme. Rita accepte sans réfléchir et org [...] Lire la suite