Jack Garofalo, gentleman reporter dans Harlem interdit

On le surnommait «la ficelle», tant Jack Garofalo savait se faufiler à peu près partout. Dans le monde des reporters, d’abord, où il s’est invité par hasard, grâce au copain Daniel Filipacchi, qui lui a offert son premier Leica et ouvert les portes de Match. Jack y restera quarante ans, laissant au magazine un trésor de dizaines de milliers de photos. Mais c’est encore dans le cœur de ses modèles que «Kiki» savait le mieux se faire une place. Du shah d’Iran, qui lui prêta tous ses blindés pour une photo, jusqu’à Hemingway, dont il éclusa le bar tout entier au long d’une nuit mémorable ; son tout premier reportage.

Son grand ami Fellini lui avait proposé de jouer les paparazzi dans «Huit et demi», mais Jack préférait les parties de belote avec Brigitte Bardot, l’été à Saint-Tropez. Mélange de roublardise et de légèreté, quitte à faire enrager ses chefs, son culot pouvait désarçonner les plus coriaces. Un jour, il avait embarqué André Malraux sur le Gange, en Inde. «Calmez vos tics, monsieur le ministre, ils vont faire chavirer le bateau». Personne n’avait jamais osé parler ainsi à l’écrivain, qui partit dans un grand éclat de rire. «Chic et voyou», comme on dit à Match…

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Harlem, 1970 © Jack Garofalo / Paris Match

 

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Harlem, 1970 © Jack Garofalo / Paris Match

Il débarque à l’improviste dans les locaux des «blacks panthers»...


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