J0 2024 : contre les punaises de lit, Beaune annonce un « grand nettoyage de printemps » avant les jeux
SANTE - Pas de panique. Les Jeux olympiques en tête, le gouvernement tente de rassurer face à l’angoisse suscitée par des signalements de punaises de lit, rapportés frénétiquement jusque dans les médias étrangers malgré l’absence de cas confirmés récemment par les opérateurs de trains et d’avions.
Invité sur le plateau de C à Vous ce mercredi 4 octobre, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a assuré qu’un « grand nettoyage de printemps » sera fait avant la tenue des JO 2024 à Paris, « pour que nos transports publics, notamment en Île-de-France, soient traités ».
“Avant les JO, on fera un grand nettoyage de printemps. On fera une opération pour vérifier et nettoyer encore plus. Je ne voudrais pas qu’il y ait une sorte de panique bienveillante ou malveillante à l’égard de notre pays.”
Punaises de lit : @CBeaune dans #CàVous pic.twitter.com/yOYPjxhZXk— C à vous (@cavousf5) October 4, 2023
« Il y a des protocoles aujourd’hui qui existent. À la SNCF, c’est tous les soixante jours que les trains sont inspectés et nettoyés. On fera une opération un peu extraordinaire pour vérifier et nettoyer encore plus », a-t-il ajouté.
Alors que les médias étrangers se sont emparés du sujet, pointant du doigt la salubrité de la capitale, Clément Beaune a dit également sur France 5 vouloir empêcher que les Jeux soient « gâchés par ce genre de mauvaise publicité ».
« C’est une ville qui accueille le monde. Et je ne voudrais pas qu’il y ait une sorte de frenchbashing ou de panique bienveillante ou malveillance, ça arrive parfois dans les médias anglo-saxons, à l’égard de notre pays », a-t-il expliqué.
Une « préoccupation réelle »
Les insectes suceurs de sang sont habitués des chambres mais les usagers des métros et des trains les craignent aussi, bien que RATP et SNCF assurent n’en avoir pas trouvé récemment. Un vol Paris-New York d’Air France a même été annulé mardi pour suspicion de punaises de lit... Une fausse alerte, a indiqué Air France à l’AFP.
Pour convaincre le grand public, le ministre délégué aux Transports a demandé aux transporteurs d’être transparents. « J’ai demandé à l’ensemble des opérateurs de publier les données sur les cas signalés, les cas avérés » et « les actions » mises en œuvre, a déclaré le ministre lors d’un point presse ce mercredi après avoir réuni des entreprises de transport (dont l’aérien), martelant qu’il n’y avait « pas de recrudescence » de la présence de punaises de lit dans les transports publics.
Il y a une « préoccupation réelle », a insisté Clément Beaune, mettant toutefois en garde contre « les fake news ».
Une réelle tendance sur le long terme
En cette rentrée, les punaises de lit semblent s’être immiscées dans les moindres recoins du quotidien des Français. Dans les discussions en terrasse comme dans le métro parisien, plus personne ne s’étonne de voir ses voisins inspecter leur siège avant de s’asseoir.
Disparus de la vie quotidienne dans les années 1950, ces insectes qui se nourrissent de sang humain ont fait leur grand retour depuis une trentaine d’années dans les pays développés à la faveur d’un mode de vie plus nomade, de consommations favorisant l’achat de seconde main et d’une résistance croissante aux insecticides.
Rien n’indique une brusque invasion, mais la tendance de long terme est réelle. Les chiffres dévoilés en juillet par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) indiquent qu’en France, plus d’un foyer sur dix a été touché par les punaises de lit ces cinq dernières années.
Écoles fermées
« J’en ai eu de 2018 jusqu’en 2020 », confie à Paris Myriam Dufrasne, conseillère indépendante en immobilier. « Plusieurs fois, j’ai été obligée de jeter la literie, les vêtements, les laver à plus de 60 degrés, ça veut dire les vêtements de mes enfants, plus mes vêtements, dans les laveries... »
La faculté de droit d’Aix-en-Provence a, elle, décidé mercredi de ne pas organiser de cours jusqu’à vendredi dans deux amphithéâtres, fréquentés par quelque 3.000 étudiants, « par précaution », après que des étudiants ont affirmé avoir vu des punaises de lit.
Avant cela, au moins deux établissements scolaires infectés dans le sud du pays ont dû fermer temporairement. Dans le nord, un service d’urgence hospitalier a dû être délocalisé une journée après la découverte de foyers de punaises de lit.
« Zéro cas avéré » à la RATP
Si ces nuisibles suscitent une telle inquiétude, « c’est parce que le problème concerne tout le monde, quel que soit l’âge ou le statut social, les riches comme les pauvres », estime Pascal Delaunay, parasitologue et entomologiste médical au CHU de Nice (sud-est). « Certes la punaise de lit n’est pas vecteur de maladies, mais c’est épuisant physiquement et nerveusement ».
Quant à sa prolifération en France, « c’est une réalité devenue difficile à nier. Depuis cinq à sept ans, on assiste à une augmentation exponentielle des foyers d’infestation », poursuit le spécialiste.
Mais le ministre chargé des Transports insiste : « Ces dernières semaines, une dizaine de cas ont été signalés à la RATP (...) tous ont été vérifiés » et il y avait « zéro cas avéré ». À la SNCF, il y a eu « 37 cas » signalés « ces dernières semaines » et, là aussi, « tous vérifiés, zéro avéré », a-t-il ajouté.
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