“J’ai ouvert une maison d’hôte à l’autre bout du monde”

“Fiona Wagenaar et Martina van Marwyk oseraient-elles recommencer ?” se demande Der Spiegel. La première a ouvert une maison d’hôte en Colombie, la seconde en Afrique du Sud et elles répondraient certainement oui à cette question.

Fiona Wagenaar, 34 ans, est une voyageuse. D’abord au pair en France après ses études, elle a travaillé dans un foyer pour enfants au Pérou puis en Argentine, avant de devenir hôtesse de l’air à Dubaï. C’est là qu’elle rencontre son mari en 2014 et décide de partir s’installer en Colombie. Le couple cherche un terrain et le trouve en 2019 : dix hectares, inaccessible autrement qu’avec un véhicule tout-terrain ou une moto. “Au début, il n’y avait que trois ou quatre arbres, quelques vaches et une vue sur la mer des Caraïbes”, se souvient la jeune femme. Le couple plante plus de 7 000 arbres, mais il doit attendre sept mois avant de pouvoir acheter le terrain, car il appartient à dix frères dont il faut réunir les signatures. Compter sans le fait qu’ils ont été bloqués à Dubaï, où ils vivaient encore, par la pandémie de Covid. Finalement, la maison d’hôte ouvre en janvier 2022 et accueille principalement des clients européens, et notamment allemands. Le couple y a mis toutes ses économies et tout son temps. “Nous aimons notre vie ici”, dit-elle aujourd’hui. Pourtant, elle ajoute : “Helmut et moi sommes d’accord sur le fait que nous ne voulons pas rester éternellement en Colombie. L’Europe dispose de nombreux atouts, notamment en matière de santé et de système scolaire. Si on y retourne, ce sera probablement vers le Portugal, l’Italie ou l’Espagne.”

À 56 ans, Martina van Marwyk n’est pas au même stade de sa vie et a été “femme au foyer et mère pendant la majeure partie de [sa] vie”. “Je n’étais guère appréciée pour mon travail à la maison et je n’ai reçu aucun retour positif – tout était tenu pour acquis”, confie-t-elle. Une situation qui a pris fin grâce à la maison d’hôte qu’elle a ouvert, après un coup de cœur pour l’Afrique du Sud en 2006. Ce n’est finalement qu’en 2023 qu’elle a pu accueillir ses premiers clients, la plupart allemands, autrichiens et suisses, après dix-neuf mois de travaux et de nombreux retards liés à la fois à la pandémie et au chantier. “Être séparé de ma famille n’est souvent pas facile pour moi. Quand j’ai commencé à réaliser mon rêve ici, ma fille et ma belle-fille sont tombées enceintes. Vous pensez beaucoup à la distance. Mais FaceTime et la possibilité d’obtenir des vidéos m’aident beaucoup. Je peux dire que je vois mes petits-enfants grandir avec moi.” Martina van Marwyk n’est pas près de rentrer en Allemagne et endosse pleinement son nouveau rôle de chef d’entreprise. Après avoir été mère au foyer, là voici donc grand-mère expat !

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