"J’ai un organe de ma mère en moi": une troisième greffe d'utérus réalisée avec succès en France

Un nouvel exploit chirurgical. Comme l'annonce ce mardi matin l'hôpital Foch de Suresnes dans un communiqué, une troisième greffe d'utérus a été réalisée avec succès en France. Selon France inter, qui a révélé l'information dans la matinée, l'opération, qui a duré 18 heures et qui s'est déroulée le 21 octobre dernier, a nécessité la mobilisation de 20 soignants sous la houlette de Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie-obstétrique et de médecine reproductive à l’hôpital de Suresnes.

Âgée de 30 ans, Océane est atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), une maladie qui a pour principal symptôme l'absence d'utérus à la naissance du patient, et qui concerne un bébé sur 4.500.

"Assez fort comme symbole"

Malgré ce handicap, la jeune femme souhaite un enfant. C'est là qu'intervient Gaëtane, sa mère âgée de 57 ans, qui lui propose le don d'utérus.

"J’ai toujours été très confiante, et quand j’ai vu un reportage sur la première greffe d’utérus en France, il y a quatre ans, j’ai proposé à Océane, le mien", dit-elle, auprès de France Inter.

Dans un entretien accordé au même média, Océane prend peu à peu la mesure du cadeau de sa mère, ainsi que la portée symbolique qu'il revêt. "J’ai quand même un organe de ma mère en moi, ce qui est assez fort comme symbole", déclare-t-elle.

"Je me suis dit que je n’aurais jamais d’enfant. Ça a été très dur. Mais j’avais toujours des copines qui me donnaient des informations sur les avancées de la recherche", ajoute-t-elle.

Les deux première femmes greffées devenues mères

Océane peut désormais voir l'avenir d'une manière plus sereine. Et les raisons d'être optimiste sont nombreuses quant à la possibilité d'avoir cet enfant qu'elle désire tant, puisque les deux premières femmes greffées de la même manière en France sont désormais toutes deux mères.

En février 2021, la première femme greffée avait donné naissance à un premier enfant, avant un second en février 2023. Les deux bébés sont en parfaite santé. Fin octobre de cette année, la deuxième patiente greffée, Anaïs, a elle-même accouché d'une petite fille à l'hôpital Foch, indique pour sa part Le Parisien.

"Je n’en revenais pas. Je me disais, elle est là, elle respire, elle va bien. Je n’aurais jamais pensé que ces greffes soient une telle réussite", explique-t-elle, extatique.

Pour sa part, auprès du quotidien francilien, Jean-Marc Ayoubi espère "faire deux greffes supplémentaires l’an prochain", et appelle à une simplification des critères de sélection pour les patients volontaires.

Article original publié sur BFMTV.com