"J’ai fait tout ce que je pouvais": le combat d'une mère pour la garde de ses enfants, confiés à leur père soupçonné d'abus sexuels

"J’ai fait tout ce que je pouvais": le combat d'une mère pour la garde de ses enfants, confiés à leur père soupçonné d'abus sexuels

Ce mercredi, Hanna Dam Stokholm est jugée en appel. En juillet 2020, elle part en vacances avec ses trois enfants au Danemark. Toutefois, au même moment, son ex-mari, qui travaille dans la Marine, déménage à Tahiti et obtient ainsi du juge de passer toutes les vacances d'été avec les enfants. Déjà partie à l'étranger, la mère ne rentre pas tout de suite. À son retour, elle est placée en garde à vue: son ex-mari a saisi la justice pour "enlèvement international".

En janvier dernier, Hanna Dam Stokholm a ainsi été condamnée pour soustraction d'enfants et fait l'objet d'un mandat d'arrêt. Elle n'a pas vu ses enfants depuis deux ans. Pourtant, son ex-mari fait l’objet de multiples signalements pour violences et soupçons d’abus sexuels.

Actes sexuels et sites pédophiles

Hanna Dam Stokholm se sépare de son mari en mars 2013 mais lui permet d’habiter chez elle, pour garder les enfants, lorsque cette PDG d’une société de distribution est en déplacement professionnel, raconte-t-elle dans un entretien accordé au Parisien.

Quelques mois plus tard néanmoins, elle découvre sa fille de 4 ans en train de pratiquer une fellation à son petit frère, un acte "découvert avec papa". Peu après, Hanna Dam Stokholm trouve des recherches pédophiles sur l'ordinateur de son ex-mari.

Les enfants sont examinés à l'hôpital, notamment par un psychologue, et des signalements sont formulés. "Dans un souci de protection des enfants, il serait préférable de suspendre le droit d’hébergement du père à toute la fratrie (...). Nous pensons les enfants en danger", est-il rapporté. Malgré cela, on autorise le père à accueillir ses enfants durant les vacances scolaires.

"Je n'ai jamais enlevé mes enfants"

Des signalements sont également émis par des parents d'élèves de l'école des enfants d'Hanna Dam Stokholm ainsi que par des professeurs. En 2015, une psychologue de l’association de sauvegarde de l’enfance constate "de fortes masturbations", des "dessins avec un sexe masculin en érection" et dit avoir entendu l’aînée "décrire une scène de cunnilingus".

Mais la garde continue d'être partagée entre les deux parents, jusqu'à l'été 2020 et le déménagement du père à Tahiti et la condamnation de la mère. "Je ne suis pas une criminelle (...), je n'ai jamais enlevé mes enfants", clame Hanna Dam Stokholm au Parisien.

"Pour le juge je suis une mère aliénante, folle, voulant écarter leur père. J’ai fait tout ce que je pouvais pour protéger mes enfants. Mais rien de plus que ce qu’aurait fait n’importe quel parent", confie-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com