IVG dans la Constitution: les évêques de France font part de leur "tristesse" après le vote du Sénat
La Conférence des évêques de France (CEF) a fait part jeudi 29 février de sa "tristesse" après le vote des sénateurs en faveur de l'inscription de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
"L'avortement, qui demeure une atteinte à la vie en son commencement, ne peut être vu sous le seul angle du droit des femmes", souligne l'instance de l'Église catholique dans un communiqué.
La révision constitutionnelle visant à inscrire une "liberté garantie" à l'IVG dans la Constitution a été approuvée mercredi au Sénat, après un soutien quasi-unanime à l'Assemblée nationale. Les deux chambres du Parlement se réuniront pour un ultime vote sans suspense lundi, à quatre jours du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
Les évêques "attentifs à la liberté de conscience des médecins"
Les évêques de France disent rester attentifs au respect de la "liberté de conscience des médecins et de tous les personnels soignants" qui seraient réticents à pratiquer une IVG. Un amendement LR visant à sanctuariser la clause de conscience des médecins n'a pas été retenu au Sénat.
La CEF regrette aussi que le débat "n'ait pas évoqué les dispositifs d'aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant".
Ces derniers mois, plusieurs évêques se sont élevés contre la constitutionnalisation de l'avortement, un engagement du président Emmanuel Macron le 8 mars 2023.
C'est "un aveu de faiblesse sur notre capacité à débattre sereinement au sujet de l'IVG", avait estimé l'archevêque de Rennes Pierre d'Ornellas sur Radio Vatican en octobre. En décembre, l'évêque de Bayonne Marc Aillet qualifiait l'avortement d'"élimination pure et simple d'un être humain" dans un communiqué.
En France, où l'IVG est légale depuis la loi Veil de 1975, le nombre d'avortements reste relativement stable depuis une vingtaine d'années autour de 230.000 par an, avec un pic observé en 2022 avec 234.300 IVG pratiquées.