Italie: une ministre mise en examen pour fraude au chômage technique durant la pandémie de Covid-19
Le parquet de Milan a mis en examen ce vendredi 3 mai la ministre du Tourisme Daniela Santanché, soupçonnée de fraude au chômage technique aux dépens de l'État italien au sein de son groupe de presse durant la pandémie de coronavirus.
Les parlementaires d'opposition ont immédiatement exigé la démission de cette membre éminente de Fratelli d'Italia, le parti d'extrême droite de la Première ministre Giorgia Meloni. Déjà mise en cause l'an dernier par des enquêtes journalistiques, Daniela Santanché avait proclamé son innocence lors d'une audition au parlement.
"Le parquet de Milan a demandé aujourd'hui la mise en examen de la ministre et d'autres personnes, ainsi que des sociétés Visibilia editore spa e Visibilia concessionaria SRL", a indiqué le parquet dans un communiqué.
"Un minimum de respect pour les institutions"
Ils sont mis en examen pour "fraude présumée aux dépens de l'INPS (Institut national d'assurance sociale) en lien avec des irrégularités dans le recours au chômage technique pour un total de 13 employés".
Selon certains médias, Visibilia a bénéficié de fonds publics destinés à aider les sociétés mises en difficulté par la pandémie en mettant leur personnel au chômage technique alors qu'en fait les treize employés concernés ont continué à travailler.
"Nous attendons de la présidente du Conseil qu'elle ait un minimum de respect pour les institutions et demande la démission de Daniel Santanché", a réagi Elly Schlein, la cheffe du Parti démocrate (PD, gauche), le principal parti d'opposition.
La ministre de 63 ans avait vendu ses parts dans Visibilia lorsqu'elle avait été nommée au gouvernement par Giorgia Meloni, arrivée au pouvoir en octobre 2022.