Italie: Creval fixe à 0,1 euro/action le prix de son appel au marché

MILAN (Reuters) - La banque régionale italienne Credito Valtellinese (Creval) a fixé mercredi à 0,10 euro par action le prix de son augmentation de capital de 700 millions d'euros qui testera l'appétit des investisseurs à l'approche des élections législatives du 4 mars en Italie.

L'opération débutera lundi prochain, moins de deux semaines avant le scrutin dont l'issue reste incertaine et qui pourrait potentiellement déstabiliser les marchés financiers.

Implantée dans la riche région de Lombardie, Creval, une banque de taille intermédiaire, cherche à lever six fois le montant de sa capitalisation boursière afin de financer un plan de restructuration et se préparer à une fusion.

Creval va proposer aux actionnaires 631 actions nouvelles pour chaque titre détenu, soit une émission de 7 milliards d'actions.

Le prix de 0,1 euro représente une décote de 16% par rapport au prix théorique de l'action, hors droits de souscription.

Les actionnaires ont jusqu'au 8 mars pour exercer leurs droits et jusqu'au 2 mars pour les échanger.

L'action Creval a perdu 4,3% à 10,23 euros mercredi à la Bourse de Milan. Le titre a perdu 65% de sa valeur depuis que Creval a annoncé début novembre le montant plus important qu'attendu de sa prochaine augmentation de capital.

Creval prévoit d'utiliser ces fonds pour couvrir des dépréciations et se débarrasser de créances douteuses. La banque veut ramener en 2020 le ratio de ses créances irrécouvrables à moins de 10% du total de ses prêts, contre 21,7% à la fin de 2017.

Un groupe de 11 banques, dirigé par Mediobanca et comprenant Banco Santander, Barclays, Citi et Credit Suisse, doit signer un accord de souscription pour garantir le bon déroulement de l'augmentation de capital.

Creval avait annoncé que 12 banques se joindraient au consortium pour soutenir son appel au marché, mais quatre sources proches du dossier ont indiqué que Jefferies s'était retiré avant la signature finale.

La Banque centrale européenne (BCE) presse les banques italiennes d'assainir leur bilan.

(Andrea Mandala et Valentina Za, Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)