A Issy, le PS Thomas Puijalon ne veut pas passer à la moulinette de Santini

Le jeune candidat a fort à faire face à l’indéboulonnable centriste, roi du cumul des mandats.

Thomas Puijalon a beau répéter à tous les Isséens croisés à la sortie du marché qu’il fait de la politique de manière «détendue et dé-com-ple-xée», on ne peut pas dire que la sérénité règne à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) en ce début de soirée. Même s’ils s’arrêtent pour souhaiter bonne chance au candidat socialiste rêvant de faire trébucher l’UDI André Santini, qui brigue son sixième mandat de maire d’affilée, les sympathisants refusent presque tous de donner leur nom, de se faire tirer le portrait, voire de parler à voix haute. «Je suis sûre qu’il y a des mouchards partout», glisse une élégante septuagénaire, les bras encombrés de poireaux. Elle s’occupe d’une association et ne veut «surtout pas avoir de problème» avec la mairie. «C’est un régime odieux, un autocrate qui nous fout la trouille en permanence, s’enhardit-elle. Mais Santini est très intelligent, et la ville est tellement riche qu’il peut faire ce qu’il veut. On fonctionne bien avec lui si on reste dans les rails.» Comprendre : si on ne fait pas de politique.

Bétonnage. Il faut dire que, comme chaque mercredi soir, la séance de tractage se déroule directement sous les fenêtres (éteintes) de l’hôtel de ville, où Santini s’est d’abord installé en tant qu’adjoint au maire, il y a trente-six ans. Soit presque l’âge de son opposant socialiste. Le centriste est un ex-giscardien, ex-ministre de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy. Passé par les cabinets ministériels de la gauche plurielle et ancien collaborateur de Marilyse Lebranchu, Puijalon, lui, a fait alliance avec une partie du Modem du cru. «Sur l’urbanisme, la démocratie locale ou la fiscalité, nous n’avons aucune difficulté à travailler ensemble», assure Fabienne Gambiez, dirigeante des démocrates isséens emmitouflée dans son écharpe orange. A la sortie du métro, elle interpelle les passants sur le CV de Santini, un des recordmen du cumul de (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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