Israël dénonce les concessions du P5+1 à l'Iran sur le nucléaire

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le groupe P5+1 de faire trop de concessions à Téhéran dans les négociations en vue de parvenir d'ici la fin juin à un accord définitif sur le programme nucléaire iranien. /Photo prise le 14 juin 2015/REUTERS/Gali Tibbon/Pool

JERUSALEM (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le groupe P5+1 de faire trop de concessions à Téhéran dans les négociations en vue de parvenir d'ici la fin juin à un accord définitif sur le programme nucléaire iranien. Pour le dirigeant israélien, l'accord en discussion entre le P5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) et l'Iran n'empêchera pas la République islamique de se doter de l'arme nucléaire et l'assouplissement des sanctions internationales permettra à Téhéran de financer ses alliés dans la région, notamment le Hezbollah libanais. "A notre grand regret, les informations qui nous parviennent (...) confirment que les grandes puissances, face à l'obstination des Iraniens, font de plus en plus de concessions", a déclaré Benjamin Netanyahu lors du conseil des ministres. "Dès le début, l'accord envisagé semblait mauvais. Et jour après jour il apparaît bien pire...", a-t-il ajouté. Selon le ministre israélien de l'Energie Yuval Steinitz, qui suit tout particulièrement ce dossier, le P5+1 serait prêt à trouver un arrangement avec l'Iran qui s'oppose à des inspections trop poussées de ses installations nucléaires. Selon des sources diplomatiques occidentales, les grandes puissances demandaient notamment à pouvoir inspecter les sites iraniens avec un préavis de seulement deux heures. L'Iran veut également poursuivre ses recherches et le développement des centrifugeuses qui servent à enrichir l'uranium. Samedi, le président iranien Hassan Rohani a estimé que son pays avait le droit, comme toute nation souveraine, de refuser des inspections approfondies -- quitte à ne pas trouver un accord d'ici le 30 juin. Dans une allocution télévisée dimanche, il a cependant souligné les avantages d'un "bon accord" qui soulagerait l'Iran et permettrait de rompre son isolement grâce à la levée des sanctions internationales. (Dan Williams, Guy Kerivel pour le service français)