Israël se réserve le droit de frapper si nécessaire en Syrie

Benjamin Netanyahu a informé les Etats-Unis et la Russie qu'Israël continuerait si nécessaire à mener des opérations militaires dans le sud de la Syrie, même si Moscou et Washington souhaitent le respect d'un cessez-le-feu dans cette région. /Photo prise le 7 novembre 2017/REUTERS/Ariel Schalit

JERUSALEM (Reuters) - Benjamin Netanyahu a informé les Etats-Unis et la Russie qu'Israël continuerait si nécessaire à mener des opérations militaires dans le sud de la Syrie, même si Moscou et Washington souhaitent le respect d'un cessez-le-feu dans cette région.

"Nous contrôlons nos frontières, nous protégeons notre pays et nous continuerons à le faire", a déclaré lundi le Premier ministre, lors d'une réunion des députés de son parti, le Likoud, au parlement israélien.

"J'ai également informé nos amis, à commencer par nos amis américains et aussi nos amis à Moscou, qu'Israël agira en Syrie, et notamment dans le sud de la Syrie, comme il l'entend et en fonction des exigences de sa sécurité", a souligné le Premier ministre.

Samedi, en marge du sommet de l'Apec (Forum de coopération Asie-Pacifique) au Viêtnam, le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump ont adopté une déclaration commune sur la Syrie dans laquelle ils estiment qu'il n'existe aucune solution militaire au conflit et appellent tous les belligérants à prendre une part active au processus de paix de Genève.

Ils ont notamment souhaité une extension de la trêve conclue le 7 juillet dernier et qui concernait le sud-ouest du territoire syrien.

Réagissant à cette déclaration, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé lundi que Russes et Américains devraient retirer leurs soldats de Syrie puisqu'ils ne croient pas à une solution militaire.

"J'ai du mal à comprendre ces propos. Si une solution militaire est hors de question (en Syrie), alors ceux qui disent cela devraient retirer leurs troupes" de ce pays, a-t-il dit avant de partir pour une visite en Russie.

Les Israéliens sont inquiets de voir les Iraniens, le Hezbollah libanais ou d'autres miliciens chiites, alliés du gouvernement de Damas, installer des bases permanentes en Syrie et ne veulent surtout pas qu'ils s'approchent trop du plateau du Golan, territoire syrien annexé par Israël après la guerre des Six-Jours, en 1967.

Dimanche, le ministre israélien de la Coopération régionale, Tzachi Hanegbi, avait fait part de son scepticisme sur un éventuel cessez-le-feu dans le sud de la Syrie et souligné qu'Israël avait une fois pour toutes fixé des lignes à ne pas franchir.

Selon une source au département d'Etat américain, la Russie a accepté de "travailler avec le régime syrien pour maintenir les forces soutenues par l'Iran à distance" du plateau du Golan.

(Jeffrey Heller avec Dan Williams, Tuvan Gumrukcu et Ece Toksabay; Guy Kerivel pour le service français)