En Israël, la refonte judiciaire mise sur pause… et après ?

À elle seule, la première page de l’édition du mardi 28 mars du journal israélien anglophone The Jerusalem Post résume les enjeux de la décision du Premier ministre Benyamin Nétanyahou de suspendre les débats autour de sa refonte judiciaire très controversée après trois mois de manifestations monstres. Les discussions doivent reprendre après Pessa’h, la Pâque juive, fin avril.

Sous le titre du Jerusalem Post, une vue aérienne des “centaines de milliers de manifestants”, drapeau israélien à la main, marchant, la veille, vers la Knesset – le Parlement israélien – pour protester contre la réforme phare du gouvernement considéré comme le plus à droite de l’histoire de l’État hébreu.

La journée du 27 mars a été marquée par une grève générale de quelques heures à l’appel de l’Histadrout, le premier syndicat du pays. “L’aéroport Ben-Gourion, le secteur de la high-tech, les banques, les magasins” ont été fermés, sans compter les travailleurs municipaux qui ont fait grève, peut-on lire en bas de page. Une grève qui s’est achevée après l’annonce de Benyamin Nétanyahou.

Garde nationale

En plus de la pression de la rue, le chef du gouvernement israélien a été confronté à la pression de son ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui a monnayé très cher son accord à une suspension de la réforme. “Pour éviter une chute du gouvernement”, explique le journal israélien, Benyamin Nétanyahou a été contraint d’accepter la demande de son ministre de constituer une garde nationale sous son commandement.

Et la suite ? “Il est temps d’aller de l’avant”, estime le rédacteur en chef du journal, Yaakov Katz, dans un éditorial publié en première page.

“La réforme judiciaire était une affaire personnelle, pas nationale. L’espoir, désormais, est qu’un véritable dialogue débute.”

Selon le journal, Yaïr Lapid, le chef de l’opposition, veut bien négocier mais à la seule condition que la législation soit totalement révoquée. Son acolyte, Benny Gantz, s’est, lui, dit prêt au dialogue. De leur côté, le chef d’Israel Beitenou, Avigdor Lieberman, et la chef du Parti travailliste, Merav Michaeli, “mettent en garde contre un piège”.

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