Israël prend le contrôle tactique du couloir de Philadelphie, une “cible clé” de l’offensive à Gaza

L’armée israélienne a indiqué, mercredi 29 mai, avoir pris le “contrôle opérationnel” du “couloir de Philadelphie”, une étroite zone tampon de 14 kilomètres de long à la frontière entre le sud de la bande de Gaza et l’Égypte, où elle affirme avoir découvert “une vingtaine de tunnels” qu’elle soupçonne de servir à la contrebande pour les groupes armés dans le territoire palestinien.

“Au cours des derniers jours, les forces israéliennes ont pris le contrôle tactique du couloir de Philadelphie, à la frontière entre Rafah et l’Égypte”, a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari. “Le couloir de Philadelphie était régulièrement utilisé par le Hamas pour introduire clandestinement des armes” dans l’enclave, a-t-il ajouté.

La télévision égyptienne a cité des sources qui “ont démenti cette information et déclaré qu’Israël essayait de justifier son opération militaire dans la ville de Rafah”, rapporte la BBC.

“Un succès significatif pour Nétanyahou”

Les forces israéliennes “sont physiquement situées dans la majeure partie du couloir” de Philadelphie, mais “il y a une petite section près de la côte où les forces terrestres ne sont pas présentes”, détaille le Times of Israel. L’armée, qui affirme qu’elle contrôle la zone grâce à sa surveillance et à sa puissance de feu, estime que le Hamas ne peut ainsi “plus faire passer d’armes en contrebande depuis l’Égypte”, explique le quotidien israélien.

Israël n’avait plus de présence militaire le long de cette frontière depuis 2005, “date à laquelle le pays a retiré ses forces de la bande de Gaza”, rappelle pour sa part le Washington Post.

L’étroite bande de terre était “une cible clé de l’offensive israélienne”, observe le journal américain. L’annonce est “un succès significatif pour le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a décrit à plusieurs reprises le contrôle de la zone comme un objectif pour [l’État hébreu]”.

Une “mise en péril” du traité de paix avec l’Égypte ?

Mais le contrôle militaire israélien de ce “no man’s” s’étendant de l’extrémité sud de la bande de Gaza à la mer Méditerranée “pourrait compliquer les relations politiques avec Le Caire, mettant en péril le traité de paix historique de 1979 entre l’Égypte et Israël, qui a permis une coexistence d’un demi-siècle”, prévient le Washington Post.

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