Israël-Iran : le ministre iranien des Affaires étrangères compare l’attaque de drones à des "jouets pour enfants"

Imputée à Israël, ce que confirment les États-Unis, l’attaque menée vendredi matin est clairement minimisée par ce membre du gouvernement iranien.

INTERNATIONAL - La première véritable réaction de Téhéran a de quoi faire lever un sourcil. Alors que l’Iran était victime vendredi matin d’une attaque sur son sol, imputée à Israël, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian s’est fendu d’une réponse particulièrement surprenante, qui tend surtout à minimiser ces frappes près d’une base militaire dans la région d’Ispahan.

L’ambassadeur d’Iran convoqué, Stéphane Séjourné fait une mise au point après des « mensonges »

Décrite par l’Iran comme une attaque de « plusieurs » petits drones qui ont été « abattus avec succès » par le « système de défense antiaérienne » du pays, cette réponse israélienne à l’attaque du 13 avril sur le sol israélien n’est toutefois pas considérée comme une attaque par le chef de la diplomatie iranienne. C’est en tout cas ce qu’il laisse entendre dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC ce vendredi 19 avril.

« Ce qui s’est passé la nuit dernière n’était pas une attaque », a déclaré Hossein Amir-Abdollahian. « Il s’agissait de deux ou trois drones quadrirotor, comme les jouets avec lesquels les enfants jouent en Iran », a ironisé le chef de la diplomatie iranienne dans une forme de défi adressée à l’État hébreu.

Mais le ministre assure qu’à ce stade, et en l’absence de « nouvelle aventure (offensive militaire) au nom du régime israélien contre les intérêts de l’Iran », Téhéran ne répliquera pas à cette attaque israélienne.

D’ailleurs, le Washington Post avance, en citant un responsable israélien ayant requis l’anonymat, que l’attaque de vendredi matin avait pour objectif de montrer à l’Iran qu’Israël avait la capacité de frapper à l’intérieur de son territoire. À cette heure, seuls les États-Unis ont confirmé que les frappes avaient été menées par Israël, l’armée israélienne n’ayant toujours pas commenté ces événements en Iran.

Désescalade

Vendredi, de nombreux pays avaient immédiatement appelé à une désescalade du conflit entre Téhéran et Tel-Aviv. D’autant plus après l’attaque inédite du 13 avril, où quelque 350 drones et missiles iraniens avaient été tirés en direction d’Israël. Mais tous ou presque avaient toutefois été interceptés par l’armée israélienne et ses alliés.

Cette attaque, l’Iran l’évoquait comme une forme de représailles à l’attaque qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril. Une frappe mortelle qui avait coûté la vie à sept militaires iraniens, dont deux hauts gradés. Mais l’origine de cette frappe n’a jamais été confirmée ou démentie par l’État hébreu.

C’est donc dans ce contexte explosif que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait souligné dès vendredi que « l’objectif » de son pays et des autres membres du G7, réunis à Capri, en Italie, était « la désescalade ». Un son de cloche similaire à celui du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a fait part à Israël de la volonté de l’Iran d’éviter l’escalade.

Mais pour l’expert politique iranien Hamid Gholamzadeh, cité par l’AFP, « l’incident d’Ispahan est un acte de sabotage très insignifiant ». Selon lui, « Israël (...) a besoin d’une nouvelle escalade et d’une autre guerre pour détourner l’attention du monde de la bande de Gaza et impliquer les États-Unis et d’autres dans une guerre pour le défendre », a-t-il estimé.

À voir également sur Le HuffPost :

  

Irak : une base militaire bombardée, les États-Unis démentent être à l’origine des frappes

Après les frappes contre l’Iran, les sites nucléaires n’ont subi « aucun dégât », note l’AIEA