Israël-Hamas : la trêve à Gaza peut-elle être prolongée ? Ce que l’on sait des négociations en cours

GAZA - Le délai arrive bientôt à son terme. La trêve à Gaza, qui a permis la libération d’une quarantaine d’otages et de plus d’une centaine de prisonniers palestiniens, doit s’achever mardi 28 novembre à 6 heures (heure de Paris). Mais peut-elle être reconduite ?

La trêve à Gaza entre Israël et le Hamas prolongée de deux jours, annonce le Qatar

L’accord négocié par le Qatar, avec l’appui des États-Unis et de l’Égypte, et entré en vigueur vendredi 24 novembre, prévoyait quatre jours de trêve. Une disposition permet toutefois sa reconduction pour libérer quotidiennement une dizaine d’otages entre les mains du Hamas, en échange de la libération d’une trentaine de prisonniers palestiniens.

Le HuffPost fait le point sur ce que l’on sait des discussions en cours entre le Hamas et Israël pour prolonger cet accord.

• Ce que souhaite le Hamas

Dans la nuit de dimanche à lundi, le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a affirmé « chercher à prolonger la trêve au-delà de ses quatre jours », dans le but « d’augmenter le nombre de prisonniers libérés ».

Une source proche du Hamas a précisé à l’AFP que le mouvement palestinien avait « informé les médiateurs » qu’il était favorable à une prolongation de « deux à quatre jours ».

• Ce que souhaite Israël

« Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c’est une bénédiction », a déclaré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après un entretien avec le président américain Joe Biden. Skynews rapporte qu’Israel demande un engagement sur 50 nouvelles libérations pour prolonger la trêve.

« Mais j’ai aussi dit au président que nous allons, après l’accord, retourner à notre objectif : éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu’elle était », avait ajouté dimanche le Premier ministre. Benjamin Netanyahu, qui doit demander ce lundi au gouvernement un budget « de guerre » de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d’euros), a appelé à la « victoire ».

En attendant, le bureau du Premier ministre a déclaré que « des discussions étaient en cours » en Israël sur la liste des otages devant être libérés lundi, qui lui a été communiqué.

• À l’international, des appels à une trêve « durable »

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell a appelé lundi à une prolongation de la trêve dans la bande de Gaza, afin qu’elle devienne « durable » et permette d’avancer vers « une solution politique » au conflit.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a de son côté dit dimanche espérer que la trêve à Gaza dure jusqu’à la libération de « tous les otages » et « permette d’aboutir à un cessez-le-feu ». « Il serait bon, utile et nécessaire que la trêve soit prolongée à cette fin », a-t-elle ajouté, assurant avoir « bon espoir » que des otages français soient libérés. Huit Français sont portés disparus, dont « une partie » est retenue en otage.

Le président américain Joe Biden, lui aussi, a dit souhaiter que la trêve soit prolongée « tant que des prisonniers continuent à sortir ».

Un hélicoptère transportant des otages libérés par le Hamas arrive en Israël le 26 novembre.
GIL COHEN-MAGEN / AFP Un hélicoptère transportant des otages libérés par le Hamas arrive en Israël le 26 novembre.

• Ce que la trêve a permis jusqu’ici

Depuis vendredi, 39 otages israéliens enlevés le 7 octobre par le Hamas ont été libérés dans le cadre de l’accord, ainsi que 117 prisonniers palestiniens détenus dans des prisons israéliennes, selon un ratio d’un otage pour trois prisonniers. En outre, 19 otages ont été libérés hors accord, en majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël.

De nouvelles libérations d’otages aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus en Israël sont attendues lundi au quatrième et dernier jour de trêve dans la bande de Gaza. En tout, l’accord prévoyait la libération de 50 otages et 150 prisonniers palestiniens. Selon l’armée israélienne, 240 otages ont été enlevés par le Hamas.

La trêve a aussi permis l’entrée de centaines de camions chargés d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens.

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