Israël/Gaza : frappes intenses sans précédent et combats au sol, le point sur la situation

Plus de 7 000 Palestiniens sont morts depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, coupée du monde sant internet ni communications possibles.

Des Palestiniens devant une maison endommagée à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza,  le 27 octobre 2023.
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett Des Palestiniens devant une maison endommagée à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 octobre 2023.

ISRAËL/GAZA - Au 22e jour de guerre entre Israël et le Hamas au Proche-Orient, la situation n’a jamais paru aussi dégradée dans la bande de Gaza, soumise à un blocus terrestre, aérien et maritime. Des combats au sol y faisaient rage ce samedi 28 octobre, en même temps que les frappes israéliennes s’intensifiaient.

Le bilan humain augmente de jour en jour : le ministère de la Santé du Hamas annonce le décès de 7 326 Palestiniens ce samedi matin, majoritairement des civils, dont plus de 3 000 enfants. En Israël, plus de 1 400 personnes ont été tuées, là aussi essentiellement des civils.

Point par point, Le HuffPost fait état de la situation sur place.

· Des frappes encore plus intenses sur Gaza

Vendredi soir, le ciel au-dessus de la bande de Gaza était rouge et orange, embrasé par les explosions et les couleurs des incendies déclenchés par les frappes.

Ces frappes, que l’armée israélienne a annoncé avoir intensifiées « d’une manière très significative », ont atteint une ampleur inédite depuis le début de la guerre, selon la télévision publique israélienne Kan.

« L’odeur de la mort est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison », rapporte un médecin de Gaza, Raëd Al-Astal.

· L’armée israélienne cible le réseau souterrain du Hamas

L’armée israélienne a annoncé ce samedi avoir « frappé 150 cibles souterraines » dans le nord de la bande de Gaza. Israël est convaincu que le mouvement islamiste palestinien dirige et organise ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels sous-terrain, surnommé le « métro de Gaza ».

« Durant la nuit, les avions de combat de Tsahal (armée israélienne) ont frappé 150 cibles souterraines dans le nord de la bande de Gaza, dont des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat souterrains et d’autres infrastructures souterraines. Plusieurs terroristes du Hamas ont été tués », a indiqué un communiqué publié après une nuit d’intenses raids israéliens contre le territoire.

L’armée israélienne affirme en outre avoir tué un responsable du Hamas qui était en charge « des paramoteurs, des drones, du matériel de détection et de la défense aérienne ».

· Des incursions israéliennes au sol

« Nous faisons face à des incursions israéliennes au sol à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre). De violents combats sont en cours », a affirmé la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, vendredi soir dans un communiqué.

Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé à l’AFP que les forces israéliennes opéraient « à l’intérieur de la bande de Gaza comme elles l’ont fait » en conduisant une incursion la nuit précédente.

Le Hamas s’est dit « prêt » à faire face à une offensive terrestre, et a aussi annoncé avoir tiré « des salves de roquettes » sur Israël vendredi.

· Gaza coupée du monde

Dans le même temps, les communications et internet ont été coupés à Gaza, selon le gouvernement du Hamas.

Les journalistes de l’AFP sur place ont expliqué qu’ils ne pouvaient communiquer que dans les zones où ils captaient le réseau israélien.

Le Croissant Rouge palestinien et plusieurs agences de l’ONU, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont dit avoir perdu contact avec leurs équipes à Gaza.

· La situation des otages

D’après l’armée, 229 otages, israéliens, binationaux ou étrangers, ont été emmenés à Gaza par le Hamas, qui a relâché quatre femmes depuis.

Le Hamas a estimé jeudi que « près de 50 » otages avaient été tués dans les bombardements israéliens.

· L’ONU alerte à nouveau

À New York, l’Assemblée générale de l’ONU a réclamé à une large majorité une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue ». Une résolution saluée par le Hamas mais rejetée par Israël qui l’a qualifiée d’« infamie ». « Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines », avait auparavant alerté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

« Beaucoup plus » de gens vont « bientôt mourir » en raison du siège imposé par Israël à Gaza depuis le 9 octobre, a affirmé à Jérusalem le patron de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini. « Les services de base s’effondrent, les réserves de médicaments, de nourriture et d’eau s’épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza », a-t-il décrit.

VIDÉO - Israël annonce "étendre" ses opérations terrestres à Gaza