Comment Israël a cherché à étendre son influence en Afrique

La diversité des réactions africaines à la recrudescence du conflit israélo-palestinien suscite le débat sur la versatilité des objectifs du continent en matière de politique étrangère. Si, dans un communiqué diffusé le 7 octobre, l’Union africaine impute la responsabilité du conflit à Israël en insistant sur le fait que “le déni des droits fondamentaux du peuple palestinien, en particulier le droit à un État indépendant et souverain, est la cause première des tensions continues entre Israël et la Palestine”, plusieurs États membres ont choisi de prendre leurs distances, préférant adopter des positions qu’ils jugent plus conformes à leurs intérêts propres.

À l’heure qu’il est, trois camps se dessinent. Un camp pro-israélien, représenté par le Kenya, le Ghana, la République démocratique du Congo (RDC), la Zambie et le Cameroun, un camp propalestinien, représenté par l’Afrique du Sud, l’Algérie, le Soudan, le Tchad, la Tunisie et plusieurs autres pays d’Afrique du Nord, et enfin le camp des non-alignés, dont les représentants les plus manifestes sont le Nigeria, l’Ouganda, l’Angola et la Tanzanie.

Cette évolution vient nous rappeler avec force que l’offensive diplomatique d’Israël visant à gagner de l’influence en Afrique constitue une menace pour l’unité du continent et l’intégrité de l’Union africaine (UA). Dans un geste qui en a surpris et agacé plus d’un, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a accordé de manière unilatérale le statut d’observateur à Israël en 2021, en violation flagrante des valeurs consacrées dans l’acte constitutif de l’Union africaine, qui s’oppose à l’apartheid et au colonialisme.

La décision a fragmenté l’organisation en deux camps, Nord-Sud et Est-Ouest. Si l’opposition farouche de certains États membres comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Algérie, la Namibie, le Botswana et la Tunisie a contraint l’Union africaine à revenir sur cette décision polémique en début d’année, les ferments de la désunion n’en étaient pas moins semés.

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