Israël à l'Eurovision: le chanteur britannique rejette les appels au boycott et veut "unifier" avec la musique

Un Eurovision aux notes géopolitiques encore cette année. Alors qu'en 2022, la Russie avait été exclue de ce concours de chant après son invasion de l'Ukraine, cette fois c'est la guerre entre Israël et le Hamas qui se répercute sur cet événement annuel.

Plusieurs voix ont appelé au boycott en raison de la participation d'Israël, inscrit depuis 1973 au concours, afin de condamner la riposte meurtrière de Netanyahu à Gaza qui a fait plus de 32.623 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des artistes de plusieurs pays, comme de la Suède, de l'Islande, de la Norvège ou encore du Danemark, ont publiquement demandé l'exclusion de l'État hébreu soulignant la ressemblance de la situation avec celle de la Russie.

"Autoriser des pays qui nient les règles du droit international humanitaire à participer à cet événement culturel international, banalise la violation de ce droit, et invisibilise les souffrances des victimes", déplore une pétition ouverte en Suède, où se tiendra le concours à Malmö, qui a réuni plus de 1.000 signatures d'artistes, relève Paris Match.

L'UER, (Union européenne de radio-télévision) l'organisme qui chapeaute l'Eurovision a toutefois assuré à plusieurs reprises que la participation d'Israël au concours n'était pas remise en cause.

"Lancer un appel à la paix"

Ne reste plus pour les détracteurs que l'appel au boycott. Un boycott que certains candidats ont décidé de ne pas suivre. Comme le britannique Olly Alexander qui explique sa décision sur les réseaux sociaux après que le collectif Queers for Palestine lui ait envoyé une lettre lui demandant de se retirer du Concours Eurovision de la chanson.

"Je sais que certaines personnes choisiront de boycotter l'Eurovision de cette année et je comprends et respecte leur décision", débute le chanteur affirmant son "soutien sans réserve aux mesures prises pour exiger un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, le retour de tous les otages et la sécurité de tous les civils en Palestine et en Israël".

"En tant que participant, j'ai pris beaucoup de temps pour réfléchir à ce que je devais faire et aux options qui s'offraient à moi. Je pense actuellement que me retirer du concours ne nous rapprocherait pas de notre objectif commun", écrit-il.

Après discussion avec d'autres candidats, Olly Alexander a décidé de maintenir sa participation afin d'utiliser cette "plateforme pour rassembler et lancer un appel à la paix".

Le "pouvoir unificateur de la musique"

Dans un communiqué commun, lui et huit autres candidats, dont ceux de l'Irlande, de la Norvège, du Portugal ou encore de la Suisse, ont mis en avant le "pouvoir unificateur de la musique". Un pouvoir "qui permet aux gens de transcender les différences et de favoriser des conversations et des liens significatifs", écrivent-ils notifiant l'impossibilité pour eux "de rester silencieux" face à la situation à Gaza.

"J'espère et je prie pour que notre appel soit entendu et qu'il soit mis fin aux atrocités dont nous sommes témoins à Gaza", a conclu Olly Alexander qui avait suscité la polémique dans son pays en décembre dernier après avoir signé une tribune accusant Israël d'apartheid et de génocide.

Outre sa participation au concours, l'État hébreu a aussi provoqué des remous avec le choix de sa chanson. En présentant le titre "October Rain" puis "Dance Forever", - en référence semble-t-il aux attaques du 7 octobre commis par le Hamas-, la société israélienne de radiodiffusion (KAN) avait été rappelée à l'ordre. Car les règles de l'Eurovision sont claires: les chansons ne doivent pas contenir de message politique. Israël a ainsi accepté de retravailler ses textes pour se plier aux règles. Résultat: sa candidate Eden Golan chantera Hurricane.

Cette année, la France est quant à elle représentée par Slimane et sa chanson Mon amour.

Article original publié sur BFMTV.com